
Au cœur du pouvoir américain, les apparences se fissurent et la vérité finit par éclater sous les dorures. La résidence, nouvelle série Netflix signée Shonda Rhimes, mène son enquête jusqu’à un dénouement surprenant.
La créatrice de Grey’s Anatomy et de La chronique des Bridgerton délaisse les passions amoureuses pour s’aventurer du côté du polar politique. Avec La résidence, mise en ligne le 20 mars sur Netflix, Shonda Rhimes signe un huis clos entre thriller et satire du pouvoir. Adaptée de l’ouvrage de Kate Andersen Brower, la série métamorphose les salons feutrés de la Maison Blanche en théâtre d’un crime soigneusement orchestré.
Attention, cet article révèle des éléments de l’intrigue.
Un meurtre dans les salons du palais présidentiel
Lors d’un dîner d’État, le corps d’A.B. Wynter, chef des majordomes, est retrouvé sans vie dans une pièce close. Pour résoudre ce meurtre embarrassant, la Maison Blanche fait appel à Cordelia Cupp, une détective excentrique, fine observatrice et experte en psychologie. Elle est épaulée par l’agent du FBI Edwin Park, plus rigide. Leur enquête piétine dans un labyrinthe de manipulations, entre secrets d’État et querelles domestiques.

Au fil des épisodes, les suspects s’accumulent : employés, membres du gouvernement, invités diplomatiques… Tous avaient une raison d’en vouloir à Wynter, figure d’autorité respectée, mais intransigeante. La série joue avec les codes du whodunit tout en injectant une critique des institutions.
Quand le masque tombe
Naturellement, la vérité finit par éclater. Contre toute attente, le coupable n’est ni un homme de pouvoir ni un agent infiltré, mais Lilly Schumacher, la secrétaire sociale en charge de planifier les évènements de la Maison Blanche. Exubérante, prétentieuse, trop visible pour être suspecte, elle avait pourtant tout orchestré.

« Elle a fait ça parce qu’elle vous déteste, et par “vous”, je veux bien dire vous, Monsieur le Président, mais ce que je veux vraiment dire, c’est vous tous : la Maison », explique l’enquêtrice au moment du dénouement.
Après avoir découvert qu’elle détournait de l’argent, Wynter a confronté Lilly, lui annonçant qu’il allait tout révéler. Elle a donc fomenté un plan pour le droguer au paraquat, un poison versé dans un scotch de « réconciliation ». Mais comprenant que cette dose ne sera pas suffisante pour le tuer, elle dévie du plan et le frappe à la tête avec une horloge.

Elle scelle ensuite un passage secret reliant deux pièces pour y cacher l’arme. L’intention : maquiller le crime en suicide. Mais rien ne se passe comme prévu. Le corps disparaît, l’arme refait surface, et les mensonges s’enchaînent.
Un cadavre déplacé
Paniqué et ivre, Tripp, le frère du Président, trouve le corps et le déplace dans la salle de jeux. Il maquille la scène en tentative de suicide, ce qui fausse l’enquête initiale. De leur côté, deux employés croient à tort que l’un d’eux a tué A.B. Ce jeu de quiproquos ajoute au chaos. Lors de l’interrogatoire final, Lilly avoue avoir fait sceller une porte, pensant se protéger. Mais l’horloge, retrouvée, signe sa perte.

« C’était vraiment satisfaisant de la rendre aussi excentrique que possible, a confié Molly Griggs, qui incarne la meurtrière, à Tudum. Et puis, c’est assez effrayant de voir à quel point elle peut être calculatrice et méprisante envers l’humanité des autres. »
Un dénouement étonnant
La série dissémine les indices tout au long des épisodes, mais le choc reste intact. « C’est le genre de moment où l’on revoit mentalement le film et où l’on se dit : “Très bien, c’est tout à fait logique.” Tout s’assemble, note Uzo Aduba de son côté au média de Netflix. C’était vraiment satisfaisant de sentir que les étapes étaient toutes là. » Une conclusion digne de Shonda Rhimes, qui n’a – visiblement – pas fini de nous surprendre.