
L’autre plateforme de streaming musicale française (avec Deezer) est souvent décrite comme la plus rémunératrice pour les musiciens. On sait désormais que c’est exact.
Quelques jours après que Deezer a affiché un bilan encourageant, son rival Qobuz partage des chiffres d’un autre tenant : le montant moyen des royalties qu’il reverse à chaque artiste pour un stream de sa musique.
Une annonce inédite
Jusqu’à présent, les seules données concrètes que nous avions sur la redistribution des plateformes de streaming musical aux artistes provenaient des principaux concernés. Des chiffres desquels il est difficile de tirer plus que des tendances – chaque distributeur ayant négocié des conditions plus ou moins avantageuses pour ses poulains. Cependant, une tendance, justement, semblait immuable : Qobuz serait la plateforme de streaming la plus rémunératrice du marché.
Aujourd’hui, Qobuz rompt le silence et le clarifie lui-même auprès du magazine Billboard : en 2024, il a payé 0,018732 $ (1,87 centime) par stream aux artistes. Ce qui signifie que, pour 1 000 écoutes, 18,7 $ sont reversés aux ayants droit. « Aujourd’hui, nous œuvrons pour davantage de transparence, déclare George Fornay, PDG de Qobuz. Nos taux de rémunération sont désormais publics. Cette démarche, inédite dans notre secteur, constitue une première étape essentielle vers la promotion d’un modèle de streaming plus équitable et durable. Choisir Qobuz, c’est agir concrètement pour une rémunération plus juste de tous les artistes et soutenir la diversité musicale, des valeurs chères à nos clients. »

Si Qobuz explique bien que tous les services de streaming ne fonctionnent pas réellement sur une base « pay per stream », cela reste une métrique populaire, qui donne le la en matière de rémunération des artistes musicaux sur les plateformes.
Six fois plus que Spotify
Si la somme paraît anecdotique, il est important de la mettre en perspective. Faute d’avoir accès aux données de Spotify et des autres, Billboard se base donc sur un classement effectué annuellement par Duetti. D’après lui, Spotify reverse 0,003 $ par stream aux artistes, soit 3 $ pour 1 000 écoutes. Sur cette base, on comprend alors que Qobuz rémunère six fois mieux les musiciens que son principal concurrent et leader mondial du streaming musical.
Un chiffre démenti par le principal intéressé, qui estimait dans un récent communiqué que le mode de calcul de Duetti ne correspondait pas à la réalité du marché. Reste que Spotify, opérant dans quasiment tous les pays du monde, et avec des offres freemium, a des coûts d’exploitation bien supérieurs à ses concurrents. Problème, ce sont les artistes qui trinquent.
Si Qobuz est en mesure de mieux rémunérer les artistes, c’est notamment grâce au prix de ses abonnements – largement supérieurs à ceux de la concurrence. L’abonnement standard est proposé à partir de 14,99 € par mois, contre un peu plus de 11 € pour Spotify. Par ailleurs, la plateforme, spécialisée dans le son haute-fidélité, ne se disperse pas dans des fonctionnalités tierces comme la diffusion de podcasts exclusifs ou les livres audio.