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L’Europe va encore forcer la main à Apple : ce qui va changer sur iPhone

20 mars 2025
Par Pierre Crochart
L'iPhone 16 Plus.
L'iPhone 16 Plus. ©L’Éclaireur Fnac

La Commission européenne n’en a pas terminé avec Apple et d’autres changements très importants sont attendus d’ici deux ans.

Le torchon brûle entre Apple et l’Europe. Ou, plutôt, a repris sa combustion. Après que la firme de Cupertino s’est déjà pliée à de nombreuses exigences de la Commission européenne dans le cadre de l’instauration du Digital Markets Act il y a un peu moins d’un an, d’autres mesures très concrètes sont attendues de sa part dans les prochains mois. On vous explique ce que ça va changer.

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Ouverture forcée pour iOS et iPadOS

Dans un communiqué publié hier, la Commission européenne remet une pièce dans la machine visant à rendre interopérables les services et appareils à la pomme. En clair : Apple ne doit plus garder la mainmise sur certains systèmes de ses iPhone, iPad ou Apple Watch.

Par exemple, l’idée serait de permettre à une montre comme une Pixel Watch de Google ou un casque de réalité virtuelle Meta Quest d’afficher des notifications de l’iPhone auquel ils sont connectés. Aujourd’hui, les autorisations systèmes pour ce genre de services sont strictement verrouillées pour ne pouvoir s’afficher que sur un appareil Apple.

Bien d’autres parties des systèmes d’exploitation d’Apple sont concernées par les attentes de la Commission, qui se fait là le porte-voix des concurrents de la marque. Estimant le changement bénéfique à la création d’un marché plus équilibré, et favorable à l’émergence d’alternatives européennes dans un contexte de désengagement vis-à-vis des États-Unis, la Commission européenne entame donc un nouveau bras de fer avec un Apple qui, s’il ne se plie pas à ces demandes, risque de lourdes amendes.

Nos confrères de Numerama listent les changements auxquels il faut s’attendre sur iPhone dans les prochains mois :

  • Notifications accessibles : autoriser les appareils tiers à afficher les notifications d’iOS.
  • Compatibilité élargie : assurer la prise en charge d’appareils concurrents comme les montres, écouteurs et téléviseurs.
  • Paramètres wifi ouverts : permettre aux applications tierces de gérer les réglages wifi.
  • Documentation partagée : fournir aux concurrents les détails techniques des technologies Apple.
  • API obligatoire : accompagner chaque nouveauté d’une API pour les développeurs tiers.
  • Liberté d’autorisation : Laisser les applications gérer directement leurs demandes auprès des utilisateurs.
Demandes d'accès à certains systèmes Apple par Meta
Les différents systèmes d’Apple auxquels Meta a demandé à avoir accès.©Capture d'écran Numerama

Des fonctionnalités vont prendre du retard

Le calendrier qu’impose la Commission européenne est pour le moins serré. La plupart des changements devront être déployés d’ici la publication d’iOS 19, attendue à l’automne 2025. Apple annonce cependant que certaines modifications ne pourront pas intervenir avant la version iOS 19.2, qui sera publiée plus tard en 2026.

Forcément, la firme américaine ne saute pas au plafond et joue une partition qu’on lui connaît bien. Pour elle, ouvrir son système consiste à compromettre la sécurité, mais également les données des utilisateurs et des utilisatrices. Faire entrer le loup dans la bergerie, en somme. Mais c’est également proposer une expérience radicalement en Europe que dans le reste du monde.

C’est déjà un peu le cas : seuls les iPhone du Vieux Continent peuvent installer des applications provenant d’un autre magasin que l’App Store. Si les effets concrets de cette mesure sur la sécurité des usagers restent à prouver, il est indéniable que ce qui est décrit comme des lourdeurs administratives par Apple a déjà occasionné d’importants retards sur certaines fonctionnalités. On prend en exemple Apple Intelligence, l’IA d’Apple déjà disponible aux États-Unis depuis la fin 2024, et qui n’arrivera chez nous que le mois prochain.

« Les décisions d’aujourd’hui nous encombrent de lourdeurs administratives, freinant la capacité d’Apple à innover pour les utilisateurs européens et nous obligeant à offrir gratuitement nos nouvelles fonctionnalités à des entreprises qui ne sont pas soumises aux mêmes règles. Cela est néfaste pour nos produits et pour nos utilisateurs européens. Nous continuerons à travailler avec la Commission européenne pour l’aider à comprendre nos préoccupations au nom de nos utilisateurs », regrette Apple dans un communiqué partagé à Numerama. Et ainsi s’ouvre un nouveau feuilleton dans le monde turbulent de la tech.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste