Des titres qui sortent de l’ordinaire côtoient les grands classiques du manga japonais dans cette sélection de nouveautés à découvrir en février. Tous ces livres méritent de figurer dans votre bibliothèque si vous appréciez les mangas pour leur diversité et leur imprévisibilité.
| Mon chien pour la vie
Qui mieux qu’une fervente amoureuse des animaux de compagnie pour rendre hommage au meilleur ami de l’homme ? L’autrice Iriko Aoiro a côtoyé de nombreux compagnons canins tout au long de sa vie et elle s’en inspire dans Mon chien pour la vie pour nous rappeler à quel point leur présence nous est précieuse. À travers de multiples anecdotes, chaque chapitre retrace une histoire indépendante et s’attarde sur l’amitié qui unit un maître à son chien.
À la fois touchant et amusant, ce manga reste tout de même difficile à lire lorsqu’il aborde la disparition des animaux et son impact sur l’existence des humains qui se sont battus jusqu’au bout pour rester le plus longtemps possible à leurs côtés. Mon chien pour la vie est un one-shot accessible à tous les âges, à lire au calme avec un paquet de mouchoirs à proximité…
| Dommage cérébral
Lorsqu’on évoque le registre du manga horrifique, on pense généralement d’abord à des auteurs populaires, tels que le très prolifique Junji Ito ou Gou Tanabe qui adapte les chefs-d’œuvre de Lovecraft. Il faut donc saluer l’initiative d’Huber Editions de publier en français des pépites injustement méconnues, comme L’enfant Frankenstein (de Norikazu Kawashima) ou Dommage cérébral de Shintarô Kago. Ce dernier ouvrage sort courant février et rassemble quatre récits dérangeants, à ne pas mettre entre toutes les mains.
Destiné à ceux qui n’ont pas peur d’être poussés dans leurs derniers retranchements au fil de leur lecture, Dommage cérébral convoque tous les tourments de l’imaginaire horrifique pour nous faire frissonner. L’auteur y explore les méandres de l’esprit humain dans ce qu’il a de plus torturé, quitte à faire voler en éclats les conventions établies par la société. Un manga à lire pour vagabonder au-delà de la raison.
| Une infinité de jours et de nuits
Moto Hagio est l’une des rares légendes du manga classique encore en vie. Essentiellement connue pour ses récits explorant la sensibilité de l’âme humaine, comme Le cœur de Thomas ou Le clan des Poe, elle commence enfin à obtenir la reconnaissance qu’elle mérite en voyant ses œuvres intemporelles éditées en France. Les lecteurs ont ainsi pu avoir un aperçu de ses talents de conteuse et de dessinatrice dans les deux anthologies publiées chez Glénat. En février, c’est le mythe de l’Atlantide qui est à l’honneur dans le one-shot Une infinité de jours et de nuits, édité chez Akata, qui retrace la quête de vérité du philosophe grec Platon.
Comme à son habitude, l’autrice aborde le sujet de manière poétique et inspirée pour ouvrir les portes conduisant à l’éternité. Car c’est un voyage d’une durée indéterminée qui attend le protagoniste, aux confins de l’espace et du temps, dans cette histoire inspirée du roman de Ryû Mitsuse. Les plus grandes figures religieuses y font même leur apparition pour tenter de répondre aux inlassables questions de l’humanité. Cette édition Perfect regroupe près de 500 pages, dont une trentaine en couleur.
| Detroit: Become Human – Tokyo Stories
Librement inspiré du jeu vidéo de Quantic Dream, le manga Detroit: Become Human – Tokyo Stories interroge le lecteur sur le thème des dangers d’une évolution non maîtrisée de l’intelligence artificielle. Dans un futur pas si lointain, des androïdes contrôlés par l’IA ont été créés pour servir l’humanité. Mais à quel point peut-on se fier à ces machines pensantes ?
Le sous-titre Tokyo Stories permet de centrer l’intrigue sur une société japonaise qui doit faire face à l’émergence de robots déjà prêts à remplacer les humains. Plus actuel que jamais, ce manga publié aux éditions Kurokawa nous rappelle notre crainte de voir de nombreux emplois disparaître à cause des avancées réalisées par l’IA. Mais que se passerait-il si les androïdes refusaient subitement de remplir les fonctions qui leur ont été assignées ?
| Kagurabachi
Annoncé comme le nouveau phénomène du manga shônen et promis à un avenir radieux, Kagurabachi est sur le point de révéler au monde les talents du mangaka Takeru Hokazono. Déjà très suivie au Japon, cette nouvelle série d’action raconte la quête de vengeance du fils d’un forgeron sauvagement assassiné.
Le jeune homme devait prendre la relève de son père, auquel il vouait une grande admiration, mais sa mort l’entraîne finalement dans un périple sanglant, muni d’une épée enchantée, seule arme capable de neutraliser les sorciers qu’il s’apprête à affronter. La série Kagurabachi est publiée sous le label Dark Kana et pourrait bien connaître un engouement réel en Occident.
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| Rhapsody in Red
Delcourt se lance dans l’édition de Rhapsody in Red, une nouvelle série qui aborde le pouvoir cathartique de la musique. Habitué à ne résoudre ses problèmes que par la violence, un adolescent nommé Torao Taiga enchaîne les exclusions du lycée. Mais un soir, il choisit de se laisser guider par des notes de piano entendues dans la maison d’à côté et sa vie s’apprête à changer. Car le garçon se découvre des prédispositions innées pour cet instrument de musique avec lequel il apprend à communiquer en délaissant l’agressivité au profit de la douceur.
| Sushi Ichi!
Alors que les mangas culinaires ont toujours les faveurs du public, Sushi Ichi! se concentre uniquement sur le mets le plus populaire du Japon : les sushis. À mi-chemin entre le récit initiatique et le manga gastronomique, cette série ne cache pas sa dimension pédagogique. Le lecteur y découvre non seulement tous les secrets relatifs à la préparation de sushis authentiques, mais il apprend aussi beaucoup de choses sur l’impact de cette spécialité japonaise dans le monde.
Dans Sushi Ichi!, la cuisine ancestrale du poisson cru selon les codes nippons apparaît aussi comme un moyen original et inattendu de résoudre les problèmes des habitants d’un quartier en apaisant leurs tensions. Ce titre, qualifié de « docu-manga » par son éditeur, nous ramène également plusieurs siècles dans le passé, à la découverte de l’histoire de l’archipel durant sa grande période d’ouverture sur le monde.