La 5G se déploie aux quatre coins du globe avec des différences notables entre les pays. Un récent rapport d’Ookla révèle que la France est loin derrière les champions de la 5G et se classe à la 23e place mondiale concernant la disponibilité de la téléphonie mobile de cinquième génération.
Les investissements pour déployer la nouvelle génération de réseau mobile se poursuivent dans de nombreux pays à travers le monde. Selon les derniers chiffres de la société d’Ookla, qui s’appuie sur son service Speedtest, la 5G concernait 112 pays au 30 novembre 2021 soit 13 pays de plus qu’il y a un an. Les réseaux 5G se sont en effet multipliés ces derniers mois, mais cette croissance s’accompagne d’un ralentissement de la vitesse moyenne mondiale.
Dans son rapport, la firme dresse un état des lieux du déploiement de la 5G et pointe du doigt les nombreuses disparités entre les pays. Premièrement, de nombreux pays n’ont toujours pas accès à la 5G et « même ceux qui y ont accès ne bénéficient pas du même niveau de performances ». À l’échelle mondiale, Ookla a relevé une vitesse de téléchargement moyenne de 166 Mb/s au troisième trimestre 2021, contre 206 Mb/s à la même période en 2022. Le débit montant (appelé aussi upload) enregistre également une baisse, passant de 29,52 Mb/s à 21,08 Mb/s.
Ce recul peut paraître surprenant, mais la société à l’origine de Speedtest assure qu’il « est courant de voir les nouvelles technologies d’accès mobiles ralentir à mesure que l’adoption s’étend, en particulier au début du cycle technologique ». Alors que de plus en plus d’utilisateurs se connectent en 5G, le partage dynamique du spectre fait chuter les débits. En outre, des pays aux réseaux plus lents commencer à s’ouvrir à la cinquième génération de réseau mobile. Cette baisse est donc logique et le rapport se veut confiant, assurant que les débits rebondiront dès l’année prochaine.
Pour l’heure, la Corée du Sud demeure le pays le plus avancé dans les déploiements de réseau. Le pays dit du matin calme affiche une vitesse de téléchargement moyenne de 492,48 Mb/s, devançant la Norvège (426,75 Mb/s) et les Émirats arabes unis (409,96 Mb/s).
Le top 10 est complété par l’Arabie saoudite (366,46 Mb/s), le Qatar (359,64 Mb/s), le Koweït (340,62 Mb/s), la Suède (305,72 Mb/s), la Chine (299,04 Mb/s), Taïwan (296,63 Mb/s) et la Nouvelle-Zélande (296,15 Mb/s). La Suède, la Chine, Taïwan et la Nouvelle-Zélande ont fait leur entrée dans le top 10 en 2021, tandis que l’Afrique du Sud, l’Espagne et la Hongrie ont quitté ce classement.
Loin des meilleurs, la France « n’est pas vraiment en retard » selon l’Arcep
La France non plus n’est pas présente et il faut regarder du côté des villes pour trouver Paris à la quinzième place avec un débit moyen de 242,43 Mb/s au troisième trimestre. La capitale fait mieux que Madrid, Londres ou encore Tokyo, mais elle est loin de rivaliser avec des villes telles que Séoul (530,83 Mb/s), Oslo (513,08 Mb/s) ou Stockholm (424,78 Mb/s) en termes de vitesse. Du côté de la disponibilité de la 5G, la France s’invite à la 23e place mondiale et 10,4 % de sa population ont accès au réseau mobile de cinquième génération, toujours selon le rapport d’Ookla.
L’Hexagone fait un peu moins bien que son voisin britannique (11,7 % pour la Grande-Bretagne) ou ibérique (12,9 % pour l’Espagne). Loin devant, les États-Unis (49,2 %) font la course en tête parmi les pays les mieux couverts, devant les Pays-Bas (45,1 %) et la Corée du Sud (43,8 %). Les données d’Ookla révèlent également « une disparité croissante » parmi les marchés, avec un écart entre la Corée du Sud, la Norvège, les Émirats arabes unis ou la Chine et les principaux marchés européens, les États-Unis et le Japon concernant les vitesses de téléchargement 5G.
De nombreux éléments peuvent expliquer ces disparités et il convient de rappeler une nouvelle fois que tous les réseaux 5G ne sont pas égaux. Aux États-Unis, les opérateurs Verizon et AT&T prévoient par exemple de déployer la 5G sur la bande C et cette dernière revêt une importance stratégique, à l’image de la « bande-cœur » française. Néanmoins, le débat fait rage outre-Atlantique avec les acteurs du secteur aérien. Concernant la France, l’Arcep rappelait en mai dernier que « certains pays » avaient lancé leur 5G plus rapidement, mais qu’elle n’était « pas vraiment en retard ».
