Lancés au début de l’été, les laptop équipés des dernières puces Snapdragon ne suscitent pas l’engouement prévu.
Bourrés d’IA, plus autonomes et même capables de rivaliser avec les MacBook Air, les PC portables adoptant l’architecture ARM ne sont pas près de détrôner Apple. En particulier, les modèles équipés d’une puce Snapdragon X ne représenteraient que 0,008% des ventes de laptop au dernier trimestre.
Un démarrage (très) en douceur
Si l’on parle beaucoup d’ARM ces derniers mois, c’est que Microsoft et Qualcomm prennent le taureau par les cornes, et veulent leur MacBook. À savoir un ordinateur ultraportable à l’autonomie démente et aux performances sans compromis, garantissant pourtant une totale compatibilité avec les logiciels normalement développés pour l’architecture x86 – celle de l’immense majorité des ordinateurs du marché.
On ne croit pas si bien dire, car, d’après l’institut Canalys, Qualcomm n’aurait écoulé que 720 000 ordinateurs équipés d’une puce Snapdragon X au cours du troisième trimestre 2024. Une adoption en hausse de 180% par rapport au trimestre précédent, remarquez, mais qui reste bien marginale au sein de ce marché.
Il s’agit désormais pour Qualcomm et pour Microsoft de transformer l’essai et de prouver que cette architecture a vraiment de l’avenir. Pour l’heure, ni les performances ni les promesses d’autonomie ne semblent justifier l’achat de ce genre de machines qui, toutes, sont proposées à plus de 1000 €.
L’IA pour sauver ARM ?
Si les ordinateurs sous Windows ARM ne décollent pas, les PC « AI Ready », c’est-à-dire capables de développer des performances suffisantes pour permettre une exécution locale d’un grand modèle de langage (LLM) d’intelligence artificielle, a bondi de 20% au dernier trimestre, avec 13,3 millions d’unités vendues. Ce n’est pas franchement étonnant : l’appellation Copilot+ ne date que d’il y a quelques mois, et l’intelligence artificielle est un sujet de société qui est sur toutes les lèvres.
Qualcomm n’est pas le seul fabricant à proposer des puces répondant aux exigences de Microsoft pour bénéficier du « label » Copilot+. Intel et évidemment AMD sont aussi sur le pont, avec des processeurs x86 qui ont le mérite de ne pas trop perturber les habitudes des consommateurs. Les premiers modèles d’ordinateurs équipés des Ryzen AI 300 et Intel Core Ultra Series 2 commencent d’ailleurs à essaimer.
Néanmoins, si les ordinateurs portables tournant sous une architecture conventionnelle permettent d’atteindre les mêmes performances et de garantir la même autonomie que les ordinateurs Windows ARM qui demandent, eux, de plus gros compromis, Qualcomm risque un nouveau camouflet, lui qui essaie tant bien que mal d’imposer ARM depuis 12 ans, sans succès.