Par Toutatis ! Astérix fête ses 65 ans à L’Atelier des lumières, à Paris, le temps d’un voyage immersif, chronologique, patrimonial et exaltant. Retour sur une légende qui fascine toutes les générations.
Après Tintin, L’Atelier des lumières à Paris, consacre à nouveau une exposition à un personnage culte de la bande dessinée : Astérix, le voyage immersif. Pour revenir sur son histoire rocambolesque, les concepteurs de Cutback, sous la houlette du directeur artistique Patrick Vuittenez et en partenariat avec les Éditions Albert René, ont imaginé un arc narratif inédit autour du voyage. Un choix qui a du sens, « un album sur deux d’Astérix est dédié au voyage, ce qui plaît particulièrement aux enfants, mais aussi aux adultes », souligne Céleste Surugue, directeur général des éditions Albert René.
La billetterie est ouverte pour Astérix, le voyage immersif.
Une naissance fulgurante
Ainsi, des plaines verdoyantes de la Gaule aux décors arides de l’Hispanie, en passant par les terres brumeuses de la Grande-Bretagne, les pyramides d’Égypte et le Parthénon d’Athènes, Astérix, Obélix et leur fidèle toutou Idéfix bravent déserts et tempêtes pour retrouver le druide Panoramix, capturé par Jules César. Cette grande aventure immersive magnifie le génie du dessinateur Albert Uderzo comme celui de l’auteur René Goscinny.
« La création d’Astérix et Obélix s’est faite dans l’urgence. Albert Uderzo et René Goscinny souhaitaient adapter en BD le Roman de Renart pour le premier numéro du magazine Pilote. Mais après avoir réalisé une planche, ils se sont rendu compte que Jean Trubert l’avait déjà fait pour le journal Vaillant. Déçus, ils ont dû créer une BD alternative très rapidement. Ils ont choisi d’en situer l’action à l’époque gauloise. Goscinny voulait un antihéros, petit et teigneux, prenant le contre-pied des héros de l’époque. Ainsi est né Astérix, en quelques heures, puis très vite son ami grand et fort : Obélix », rappelle Céleste Surugue. Prête dans les temps, la série est publiée le 29 octobre 1959.
Depuis, de nombreuses expositions lui ont été consacrées, notamment Uderzo, comme une potion magique, au musée Maillol en 2021 (en partie). Ses aventures ont aussi été adaptées en dessins animés, dix au total, et en films, cinq à ce jour. Preuve que le temps n’a aucune emprise sur ce drôle de duo.
Un conte anachronique
« Cela est dû au génie des auteurs ! La capacité d’Albert [Uderzo] à mélanger les styles dans un même album se mariait parfaitement avec le double niveau de lecture pensé par René [Goscinny]. Son humour et sa concision des dialogues font qu’on y revient. On a aussi plaisir à redécouvrir les dessins qui sont d’une richesse infinie. En relisant une histoire, on y découvre toujours des détails qui nous avaient échappé. »
« Mais avant tout, Astérix est construit comme un conte. Au début, tout va bien dans le village, et tout se termine par un banquet, qui est un peu notre “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. Entre les deux, sous le prisme de cet univers du conte, les auteurs d’hier et d’aujourd’hui traitent de sujets sociétaux. Le récit n’est pas ancré à un moment précis du XXe siècle. Il est truffé d’anachronismes. Pour moi, c’est ce qui fait sa force », ajoute Céleste Surugue.
Un brin de fantaisie
Nourri exclusivement des dessins des albums d’Astérix, ce voyage immersif se révèle être une fabuleuse plongée dans ce patrimoine cher aux Français. Au fil de la projection, le spectateur attentif peut suivre l’évolution des traits du héros, au début plus petit, mais au nez plus gros. Il peut aussi se rendre compte qu’Obélix devient à son tour « de plus en plus colossal », s’amuse Céleste Surugue.
Pour fluidifier cette histoire dépaysante et amusante, les concepteurs ont dû prendre quelques libertés bienvenues, comme la création de Unes de journaux relatant les exploits de nos héros. Ils ont aussi imaginé des transitions un brin fantaisistes, telles qu’un envol de menhir évoquant une scène de 2001, l’Odyssée de l’espace, le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick.
Mais, l’esprit d’Albert Uderzo et René Goscinny a bien été conservé ! Tous les dessins qui constituent ce voyage sont d’origine, comme les célèbres bulles. Ils ont été merveilleusement animés pour rendre cette aventure plus réaliste. La scène de la tempête, clin d’œil remarquable à La Grande Vague de Kanagawa, l’estampe d’Hokusai, est à ce titre particulièrement spectaculaire. Perpétuant l’idée des auteurs, ce voyage offre deux niveaux de lecture et devrait ainsi ravir petits et grands, novices et initiés de l’univers d’Astérix !
Astérix, le voyage immersif, à l’Atelier des lumières, à Paris, jusqu’au 5 janvier 2025.