Dans cette minisérie captivante, le spectateur est embarqué dans une enquête policière pleine de rebondissements. Au cœur de cette dernière : une femme accusée d’avoir assassiné plusieurs de ses conjoints.
Un drame et thriller inspiré de faits réels : le mélange devrait plaire. France 2 propose ce mercredi 16 octobre à 21h10 les deux premiers épisodes d’une minisérie inédite. Dans Un soupçon, Odile Vuillemin (Profilage) incarne une femme soupçonnée d’avoir tué plusieurs de ses conjoints. Jouant habilement sur l’ambiguïté et entretenant une tension croissante tout au long des quatre épisodes, ce nouveau programme saura sans doute séduire ceux en quête de polars captivants.
Un face-à-face haletant
Isabelle est-elle une meurtrière en série, une séductrice manipulatrice, ou simple mère de famille piégée par son passé ? C’est la question à laquelle doit répondre la capitaine Mathilde Delboscq, appelée sur les lieux d’un drame effroyable. Le corps calciné de Pascal Bonnot, mari d’Isabelle, a été découvert dans une voiture.
Derrière la façade tranquille de cette petite ville du Sud, l’enquêtrice s’apprête à plonger dans les méandres d’une affaire qui marquera à jamais sa carrière. Au centre de cette intrigue troublante, Isabelle, fleuriste en apparence sans histoire, devient rapidement le personnage clé d’un mystère glaçant.
À travers les entretiens tendus entre Mathilde et Isabelle, c’est un portrait ambigu qui se dessine, dévoilant une femme aux multiples visages. Victime ou bourreau, Isabelle semble insaisissable, tissant autour d’elle un réseau de mensonges et de secrets qui la rendent à la fois fascinante et dangereuse. Chaque nouvelle découverte révèle un destin fait de luttes, de survie et de tragédies, brouillant sans cesse les frontières entre innocence et culpabilité.
Odile Vuillemin, qui occupe le devant de la scène en incarnant cette femme complexe, est entourée d’un casting tout aussi remarquable. Joyce Bibring (Chefs) prête ses traits à la capitaine Mathilde Delboscq, tandis que Malik Elakehal El Miliani, connu pour son rôle dans Un si grand soleil, interprète Karim, son partenaire. On retrouve également Fred Bianconi, lui aussi habitué des feuilletons, dans le rôle de Jérôme. Enfin, Laurent Gamelon (Le Placard), visage familier du petit écran, incarne le colonel Vasseur.
Une mini-série bien reçue
Les critiques sont globalement positives, et ce qui ressort particulièrement, ce n’est pas tant l’enquête ou l’aspect thriller, mais plutôt la dynamique entre Isabelle et Mathilde. Ce face-à-face intense, au fil des épisodes, est salué par plusieurs médias.
Télé Loisirs salue largement « la prestation, encore une fois, impeccable d’Odile Vuillemin, toute en nuance, dans ce rôle de veuve inquiétante ». La rédaction reconnait « un ensemble convaincant » tout en regrettant « des réponses trop précoces, une résolution simpliste ou encore un “ventre mou” au cœur de la fiction ».
Chez Allociné, Odile Vuillemin impressionne aussi « dans ce rôle de femme faussement douce et chaleureuse, mais véritablement dure et glaciale », avec « un jeu subtil ». Cependant, la critique note également « quelques longueurs » et des rebondissements qui « ne rebondissent pas vraiment, comme on le regrette souvent dans les fictions policières de France Télévisions ». « Sans révolutionner le genre, Un soupçon est un très bon polar psychologique », conclut de son côté L’Humanité.
Entre fiction et réalité
Un soupçon s’inspire d’un fait divers bien réel et troublant : le meurtre de Daniel Cano, découvert calciné dans un véhicule en 2008 après avoir survécu à un incendie domestique. Sa femme, Manuela Gonzalez, déjà veuve de deux précédents maris morts dans des circonstances suspectes, est rapidement devenue la principale suspecte.
Elle a finalement été condamnée en 2014 à 30 ans de réclusion criminelle pour ce meurtre, principalement motivé par l’argent de contrats d’assurance-vie. Bien que surnommée « la veuve noire de l’Isère », elle n’a pas été condamnée pour les décès de ses deux anciens conjoints.
Cependant, le scénariste Franck Ollivier insiste sur le fait que sa série ne se limite pas à cette seule affaire. Dans une interview pour L’Humanité, il explique : « Je puise beaucoup dans les faits divers. J’y ai croisé plusieurs affaires de ce type. Ça a stimulé mon imaginaire. Je devais trouver des sentiments plus profonds, plus tordus, qui révèlent des facettes plus sombres de l’humanité. »
