Pour la rentrée, Netflix dégaine sa série événement dans laquelle s’illustrent Nicole Kidman, Liev Schreiber, Dakota Fanning et Isabelle Adjani. Entre thriller policier et drame familial, cette adaptation d’un best-seller peine cependant à convaincre.
Créée par Jenna Lamia et réalisée par Susanne Bier (lauréate de l’Oscar du meilleur film international pour Revenge en 2011), cette saga adaptée du livre éponyme d’Elin Hilderbrand nous embarque à Nantucket, une charmante île proche des côtes du Massachusetts. Là-bas se trouve la demeure cossue d’un couple qui s’apprête à célébrer le mariage de son fils.
L’admirable famille Winburry est dirigée d’une main de fer par Greer Garrison, une personnalité publique et romancière à succès (incarnée par l’impressionnante Nicole Kidman), épaulée par son époux Tag Winburry (Liev Schreiber, vu dans Spotlight et Scream), un mari aussi riche que charismatique.
Le couple dépense sans compter pour organiser le mariage de son fils Benji, très épris de sa future femme, Amelia Sacks (Eve Hewson). Mais à quelques jours de la célébration, le cadavre de l’un des hôtes de la maison est retrouvé échoué sur la plage. Ce mystérieux décès réveille les tensions familiales et ternit l’atmosphère joyeuse qui régnait jusqu’alors. Rapidement, tout le monde devient suspect.
Un casting de haut vol, mais…
Habituée aux séries dramatiques (Big Little Lies, The Undoing), Nicole Kidman impose immédiatement son personnage glacial de mère protectrice. Dès les premières scènes, la matriarche n’hésite pas à menacer sa future belle-fille pour s’assurer que son fils soit aimé comme il le mérite.
Le reste du casting brille tout autant : Liev Schreiber campe un mari au sex-appeal indéniable, Isabelle Adjani joue une amie française excentrique et Eve Hewson incarne une future mariée en proie au doute. C’est simple : tous livrent des performances convaincantes.
Malheureusement, l’intensité dramatique de l’intrigue s’essouffle en s’attardant sur des enjeux secondaires qui n’apportent pas grand-chose (du moins pas directement) à l’enjeu principal : qui a tué l’un des hôtes de la maison ? Tromperies, doutes sentimentaux, jalousie fraternelle et désirs conflictuels finissent par diluer la tension, rendant le spectateur confus et détaché de l’intrigue centrale.
Ce qui aurait pu être une saga haletante aux allures de Cluedo se transforme en un théâtre mondain où s’affrontent des intérêts individuels, portés par des personnages cachotiers, envieux et souvent détestables, auxquels il est difficile de s’attacher. La série ressemble davantage à une version décevante de Gossip Girl qu’à un véritable thriller criminel, échouant à combiner les deux genres efficacement.
Un show qui ne décolle pas
Les intentions de la réalisatrice sont claires : la luminosité et la beauté des décors subliment l’écran. Le soleil radieux, le panorama splendide face à la mer, l’immense demeure où règne l’opulence contrastent avec les motivations sombres des personnages.
Chacun a quelque chose à cacher : le mari infidèle, la future mariée attirée par un autre, la meilleure amie qui dissimule sa grossesse… Tous ces secrets sont recouverts d’un vernis de « famille parfaite », une façade que Greer (Nicole Kidman) s’efforce de maintenir à tout prix.
Cependant, cette atmosphère intrigante et cette peinture bucolique qui s’écaille au fil du récit auraient pu être plus savoureuses si le rythme de la série était mieux orchestré. L’action est lente et les cliffhangers rares, n’incitant guère à enchaîner les épisodes. La musique, parfois menaçante, notamment lors des flashbacks relatifs à la nuit du décès, ne parvient à créer de véritables moments de suspense qu’en de trop rares occasions.
La vérité, qui tarde à se dévoiler, risque de lasser un spectateur déjà peu attaché aux personnages. Malgré une intrigue potentiellement prenante et un casting de qualité, Un couple parfait échoue à véritablement captiver. À notre plus grand regret.
Un couple parfait, six épisodes à découvrir le 5 septembre sur Netflix.