L’intelligence artificielle se fraie un chemin dans tous les aspects du quotidien. Mais, comme des grains de sable, elle s’invite parfois dans des endroits inattendus.
Cela part sans doute d’un bon sentiment, mais il se trouve que l’intelligence artificielle de Google, baptisée Gemini, a du mal à respecter le concept de vie privée. Certains ne feindront pas la surprise, la firme ayant maintes fois été épinglée pour ses pratiques concernant la protection des données personnelles.
Un Gemini trop curieux
Aux États-Unis, où le déploiement de l’IA avance à un rythme bien plus soutenu qu’en Europe (le RGPD, notamment, pose de nombreuses barrières), Gemini est disponible sur tous les produits Google. Cela concerne notamment la suite Google Docs, qui comprend l’éditeur de texte éponyme, mais aussi Google Sheets, Slide et autres. L’outil permet notamment d’analyser du texte pour le résumer ou proposer des reformulations dans différents tons. Mais, il semblerait que cela ne soit pas optionnel.
D’après l’expert en intelligence artificielle Kevin Bankston, il est tout simplement impossible d’empêcher Gemini de scanner vos documents, même si vous ne lui demandez rien. Il s’en est rendu compte en se voyant proposer un résumé de sa déclaration d’impôts, alors même qu’il n’avait effectué aucun prompt demandant à l’IA de le faire.
Autrement dit, Gemini ne se contenterait pas d’intervenir lorsqu’on lui demande son aide, mais serait toujours là, à observer ce que fait l’utilisateur ou l’utilisatrice sur les documents hébergés sur son espace cloud.
Une option fantôme
Furieux, Kevin Bankston a donc simplement demandé à Gemini de lui indiquer comment désactiver cette fonctionnalité. L’IA de Google l’aurait dirigé vers des paramètres… qui n’existent pas. Sur X, un utilisateur a su le guider vers l’option idoine (disponible à cette adresse). Une option qui était déjà désactivée.
Dans sa page dédiée à l’utilisation des données personnelles par Gemini, Google assure qu’aucune donnée ainsi récoltée n’est utilisée pour entraîner son modèle de langage ni pour affiner le profil publicitaire de ses utilisateurs et utilisatrices. Reste que l’historique de Google en matière de confidentialité laisse suffisamment à désirer pour que les internautes demeurent méfiants. Surtout en ce qui concerne le domaine de l’intelligence artificielle, où de nombreuses erreurs ont déjà été commises.
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