Festival de Cannes 2024 : nos pronostics

Les deux derniers films de la compétition officielle, The Seed of the Sacred Fig et La Plus Précieuse des Marchandises, sont projetés aujourd’hui au Festival de Cannes. Ils viennent conclure la 77^e édition du plus prestigieux Festival de cinéma au monde, après deux semaines de compétition entre 22 films en lice pour les différentes Palmes.

Avant de découvrir le palmarès lors de la cérémonie de clôture samedi 25 mai à 18h45 sur France 2, retour sur les films les plus en vue. Quel long-métrage sera ainsi en mesure de succéder à Anatomie d’une chute de Justine Triet, Palme d’or 2023 ?

Emilia Perez, la prochaine Palme d’or ?

Depuis le début de la compétition, quelques films en particulier se sont distingués et pourraient être bien placés pour remporter la Palme d’or. C’est le cas notamment d’Emilia Perez, le nouveau Jacques Audiard. Avec son drame sur la transidentité, en forme de comédie musicale, le long-métrage pourrait convaincre le jury de Greta Gerwig à travers un propos féministe, ainsi qu’une mise en scène pop, deux thématiques qui rappellent le travail de la réalisatrice sur Barbie (2023).

Une autre française pourrait aussi se démarquer : Coralie Forgeat. Son long-métrage façon boby-horror intitulé The Substance a fait trembler la croisette, et nous avec, de par son jusqu’au-boutisme sanglant. Toutefois, son propos sur la célébrité ainsi que la beauté peut apparaître superficiel, et représente peut-être la limite du long-métrage.

C’est pourquoi, selon nous, Sean Baker est un sérieux concurrent avec Anora. Véritable affirmation d’un style et d’un cinéma, son nouveau long-métrage parvient autant avec humour qu’émotion à raconter la trajectoire d’une travailleuse du sexe incarnée avec force par Mikey Madison, tout en dressant le portrait de l’Amérique moderne.

Alors qui d’Emilia Perez ou d’Anora pourrait remporter la Palme ? Si Anora s’inscrit dans la nouvelle vague du cinéma indépendant américain dont Greta Gerwig est une des héritières, l’objet cinématographique que propose Jacques Audiard avec Emilia Perez, d’une densité folle, a selon nous, toutes les chances d’offrir au réalisateur français sa seconde Palme d’or après Deephan (2015).

Certains favoris n’ont, a contrario, pas su nous convaincre. C’est le cas notamment de Megalopolis de Francis Ford Coppola, Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos et Les Linceuls de David Cronenberg, attendus sur la croisette avec excitation, mais qui ont déçu ou provoqué des réactions mitigées. On voit, en effet, mal ces trois réalisateurs remporter une Palme d’or, leurs films apparaissant bien trop brouillons et en dessous de leurs précédentes propositions.

L’ensemble du palmarès

Les Prix d’interprétation sont également des grands moments de la cérémonie de clôture. Si The Substance ne devrait pas remporter la Palme d’or, son actrice principale, Demi Moore, pourrait repartir avec le prix d’interprétation féminin. Une belle reconnaissance pour l’actrice qui nous a surpris par sa fragilité, sa violence, et qui n’hésite pas à casser son image en se métamorphosant littéralement en monstre.

Du côté du Prix d’interprétation masculin, si Sebastian Stan apparait bluffant dans la peau d’un Donald Trump jeune, Ben Whishaw dans Limonov, la ballade a su impressionner par son investissement sans égal, sa puissance et sa brutalité. Toutefois, le film de Kirill Serebrennikov pourrait décrocher le prix de la mise en scène grâce à une photographie dynamique, immersive et inventive. De quoi laisser à Paolo Sorrentino le Prix du jury pour son sublime Parthenope qui, à travers son récit d’apprentissage d’une jeune héroïne, raconte avec délicatesse et un onirisme marquant l’histoire de Naples.

Pour connaître le véritable palmarès, il faudra attendre la cérémonie de clôture. Rendez-vous ce samedi 25 mai pour découvrir les choix du jury présidé par Greta Gerwig.