Il a fait sensation avec son look néorétro et son rouge signature, mais il restera néanmoins dans les mémoires comme l’un des flops les plus retentissants de 2024.
Souvenez-vous, c’était à Las Vegas en janvier dernier. Le Rabbit R1 se présentait comme un petit gadget rouge, presque un jouet, qui autorisait l’usage des applications de son smartphone sans avoir à le sortir de sa poche, simplement avec sa voix. Un produit qui n’est pas sans évoquer l’AI Pin de Humane… et qui semble voué à connaître le même sort. Revue de presse.
Une application glorifiée
Uniquement disponible aux États-Unis, le Rabbit R1 est un gadget vendu 199 $. Il dispose d’un unique bouton permettant ensuite de prononcer sa requête (par exemple : « Lance un morceau du dernier album de Taylor Swift »). Une simplicité qui en a poussé beaucoup à se demander pourquoi Rabbit n’était pas simplement une appli. Il se trouve que c’en est une.
Le journaliste indépendant Mishal Rahman a en effet été en mesure d’installer Rabbit sur un Pixel 6a et de le faire fonctionner moyennant quelques petits bidouillages. Bien qu’il concède que certaines fonctionnalités sont manquantes, mais il est bien en mesure de formuler des requêtes à l’assistant.
Le fondateur de Rabbit, Jesse Lyu, s’est exprimé dans les colonnes de The Verge pour clarifier la situation.
« Rabbit R1 n’est pas une application Android… Rabbit OS et LAM fonctionnent sur le nuage avec des modifications AOSP et de firmware de niveau inférieur très spécifiques, donc un APK bootleg local sans l’OS approprié et au cloud ne seront pas en mesure d’accéder à notre service. Rabbit OS est personnalisé pour R1 et nous ne prenons pas en charge les clients tiers. »
Jesse LyuPDG, Rabbit
Et à part ça ?
Déjà, ça part mal. Même si l’on comprend bien que Rabbit R1 a besoin de quelques permissions additionnelles pour ne pas être qu’une application glorifiée, le fait qu’un journaliste ait été en mesure d’obtenir des résultats proches sur un smartphone sorti il y a plus de deux ans met à mal les promesses du gadget, censé remplacer notre téléphone.
Mais ce n’est là que l’arbre qui cache la forêt. Lorsque l’on épluche les tests de la presse américaine, on se rend compte que tous ou presque dénoncent une autonomie famélique (qui semble s’améliorer avec la dernière mise à jour) et une connexion wifi obligatoire pour profiter du service. Impossible de venir loger une carte SIM ou eSIM dans l’appareil. Son usage est donc plutôt domestique.
Maintenant, il apparaît aussi que Rabbit R1 produit de bons résultats lors de recherches précises. Il serait plus rapide de l’utiliser que de sortir son téléphone et de lancer une requête sur Google. De plus, son appareil photo intégré permet de faciliter la recherche en joignant un cliché.
En clair : tout donne l’impression que le Rabbit R1 a été conçu trop rapidement pour ne pas laisser la ruée vers l’IA s’essouffler. Nos smartphones peuvent dormir sur leurs deux oreilles.