Le procureur général de l’État accuse notamment l’entreprise de les avoir induit en erreur à propos des effets négatifs que ces produits peuvent avoir sur le bien-être des enfants.
Les Facebook Files continuent de tourmenter Meta. La société, qui a récemment changé de nom, est en effet confrontée à de nouvelles accusations. Dave Yoast, procureur général de l’Ohio, vient de déposer une plainte, affirmant que Meta a menti au sujet de son algorithme et des potentiels dommages de ses applications sur les utilisateurs. « [Meta] a faussement déclaré à maintes reprises aux investisseurs et au public que l’utilisation des produits de Facebook ne nuit pas aux enfants, que la société prend des mesures agressives et efficaces pour arrêter la diffusion de contenu préjudiciable, et que Facebook applique ses normes de comportement de manière égale à tous les utilisateurs », indique l’action en justice.
Cette plainte intervient à la suite de la série de révélations appelée Facebook Files. Les documents ont notamment dévoilé que Meta sait qu’Instagram nuit à la santé mentale des adolescents après avoir mené des recherches sur la façon dont la plateforme affecte ses millions de jeunes utilisateurs. La société s’était alors défendue, en soulignant l’impact positif que ses services peuvent avoir sur ces derniers.
Une perte de plus de 100 milliards de dollars
En induisant le public et les investisseurs en erreur, Meta aurait ainsi enfreint la loi sur les valeurs mobilières. Depuis la première publication des Facebook Files début septembre, la valeur des actions de Meta a baissé, provoquant une perte de plus de 100 milliards de dollars au système de retraite des employés publics de l’Ohio (OPERS) et à d’autres investisseurs. C’est pourquoi l’action en justice a été déposée en leur nom. Le but du procureur général, avec cette plainte, est de récupérer la valeur perdue, mais aussi d’exiger que le géant américain « effectue des réformes importantes pour s’assurer qu’il n’induit plus le public en erreur sur ses pratiques internes ». De son côté, Meta a déclaré que cette poursuite était « sans fondement », ajoutant qu’il allait se défendre vigoureusement.
Ce n’est pas la première fois que Dave Yost s’en prend à l’entreprise. En mai dernier, il s’est joint à 43 autres procureurs généraux pour l’exhorter à abandonner son projet d’une version d’Instagram pour enfants, citant des inquiétudes par rapport à leur bien-être et leur sécurité. Critiqué à la suite des Facebook Files, la société a annoncé, fin septembre, qu’elle mettait « en pause » le développement d’Instagram Kids.