Après de longues années d’attente, l’adaptation de Fallout arrive (enfin) sur Prime Video. Voici nos impressions sur cette première saison tant attendue.
Après Cyberpunk 2077, The Last of Us ou encore Halo, c’est désormais l’une des franchises phares de Bethesda qui a droit à son adaptation. Bien que chapeauté par Todd Howard, le boss de l’éditeur américain, ce projet a bel et bien été placé entre les mains du réalisateur Jonathan Nolan, lui qui a déjà planché sur plusieurs séries à succès comme Person of Interest et Westworld. Fan incontesté des jeux vidéo Fallout, le petit frère de Christopher Nolan a ainsi réussi à convaincre les responsables de la licence de le laisser adapter cet univers, tout en ayant la volonté de proposer une nouvelle histoire qui prend place dans un lieu inédit.
L’officialisation de la production avait interrogé de nombreux joueurs, mais la révélation du casting, les quelques informations partagées par le réalisateur et les photos de tournage dévoilées en marge de la campagne de communication ont su rassurer la majorité de la communauté. Mais qu’en est-il réellement de l’œuvre finale ? Tient-elle vraiment toutes ses promesses ?
Un univers parfaitement respecté
Dès les premières minutes, on se retrouve scotché par l’authenticité de l’ambiance qui règne. Aucun doute possible, Jonathan Nolan est bien un énorme fan de l’œuvre vidéoludique, et il semble avoir pris soin de nous le prouver. Les décors se confondent avec les plus emblématiques environnements des jeux, qu’il s’agisse de panoramas extérieurs ou de zones confinées, et on ne peut qu’admirer la quantité de détails présents.
Tout au long des huit épisodes qui composent cette première saison, on remarque également la pléthore de références faites au lore de Fallout : des objets, des logos, des marques… Tout y est. Certes, les novices de la franchise rencontreront sans doute des difficultés à appréhender toutes les ficelles et à comprendre l’ensemble des clins d’œil, mais cela ne devrait en rien les empêcher d’apprécier ce qui leur est proposé.
Ainsi, c’est bien cette science du détail – combinée à la volonté de proposer des décors variés et qui collent parfaitement à l’œuvre originale, avec un contraste entre les différents environnements parfaitement exploité – qui rend le tout vivant et cohérent. On apprécie tout autant le travail effectué sur les costumes, notamment ceux des habitants des différents Abris, des nombreux protagonistes secondaires et de la Confrérie de l’Acier – avec un gros coup de cœur pour la reproduction de l’armure des T-60, une véritable œuvre d’art. De plus, les quelques séquences d’affrontements, armés ou à mains nues, exposent un niveau de violence et de gore assez inattendu, à tel point que certains passages en deviennent vraiment marquants.
Ces segments profitent d’une très bonne réalisation, vive et dynamique, qui permet de rendre compte de l’urgence et de la brutalité de la scène, mais suffisamment flegmatique pour ne jamais perdre le téléspectateur. On note aussi la présence de musiques et mélodies collant parfaitement aux situations et à l’univers de Fallout.
On confessera simplement une petite réserve concernant certains effets spéciaux dont le rendu semble parfois raté, et une image peut être un petit peu trop « propre » pour une série prenant place dans un monde post-apocalyptique.
Une histoire brillamment incarnée
Du côté du casting, on ne peut que saluer le jeu d’acteur d’Aaron Moten, Walton Goggins et des différents rôles secondaires, tous plus convaincants les uns que les autres. Elle Purnel se glisse quant à elle parfaitement dans la peau de Lucy MacLean, un personnage qu’elle incarne à merveille et qu’elle parvient habilement à faire évoluer tout au long de la saison : innocente, et même quelque peu maladroite au début, elle fait rapidement état d’une grande détermination.
Dès la conclusion du premier épisode, de nombreuses intrigues sont mises en place pour chacun des protagonistes. Des histoires qui vont ensuite se rapprocher, s’entrelacer, s’arrêter, se poursuivre et dépeindre des objectifs distincts pour chaque personnage dans des timelines différentes (avec quelques flashbacks au programme), mais sans pour autant perdre le spectateur. Tout est bien ficelé et segmenté pour que l’on comprenne aisément la place de ces situations.
À mesure que l’histoire progresse, on parvient à déceler toute l’importance des enjeux, que ce soit à l’extérieur de l’Abri pour nos personnages principaux, où à l’intérieur pour les autres survivants qui profitent malgré tout d’une bonne place dans l’intrigue.
Globalement, tout s’enchaîne donc d’une très bonne manière, avec un rythme assez soutenu et une belle alternance entre scènes d’action et de violences, passages plus posés et humour qui fait souvent mouche. Après avoir terminé l’ensemble des épisodes, on se pose ainsi la question de l’évolution de l’histoire et des protagonistes, et on est assez surpris par tout le chemin parcouru et la volonté de l’intrigue d’aller encore plus loin que les objectifs de base de ces fameux personnages.
Vous l’aurez compris : nous vous conseillons vivement de regarder la série Fallout. Jonathan Nolan a su merveilleusement concilier l’univers très élaboré de l’œuvre originale avec une histoire totalement nouvelle. On se retrouve ainsi avec une adaptation qui fait honneur aux jeux, sans pour autant oublier son aspect plus cinématographique. Les personnages sont mis en avant et vivent de véritables aventures qu’on prend beaucoup de plaisir à suivre. On peut évidemment pester contre certains éléments techniques et une ou deux facilités scénaristiques, mais impossible de bouder notre plaisir. Un conseil, donc : foncez.