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Netflix va améliorer la qualité d’image sur certains téléviseurs et la PS4 Pro

12 novembre 2021
Par Thomas Estimbre
Netflix
Netflix ©Vantage_DS/Shutterstock

Après les appareils mobiles sous Android, Netflix débute le déploiement du codec vidéo AV1 sur de nombreux téléviseurs et la PlayStation 4 Pro. Une étape importante qui promet d’améliorer l’expérience de visionnage, même avec une connexion à Internet lente.

La qualité d’image est l’un des arguments clés lorsqu’il s’agit de comparer les différents services de streaming vidéo à la demande. Les principaux acteurs du secteur vont de la SD (basse définition) à l’Ultra HD 4K (ultra-haute définition), comme Netflix qui propose différents abonnements. Le géant du streaming veut conserver sa couronne et cela passe par des améliorations, comme la prise en charge du codec AV1. Le sujet n’est pas nouveau dans les bureaux de Los Gatos qui s’intéressent à ce codec open source depuis de nombreux mois, mais son déploiement prend du temps. En février 2020, Netflix a commencé à diffuser des contenus AV1 sur l’application mobile Android.

Une expérience concluante si l’on en croit le géant du divertissement. « Nous avons été très heureux de constater que le streaming AV1 a amélioré l’expérience visuelle des membres, en particulier lorsque les conditions sont difficiles pour le réseau », précise Netflix sur son blog. Près de deux ans plus tard, la plateforme annonce le déploiement du codec AV1 sur des téléviseurs. « Avec ce format d’encodage avancé, nous sommes convaincus que Netflix peut offrir une expérience encore plus incroyable à nos membres […] Le lancement initial comprend un certain nombre de téléviseurs compatibles AV1, ainsi que des téléviseurs connectés à la PS4 Pro. »

Si la firme ne détaille pas les appareils compatibles sur son blog, elle a évoqué avec le site The Verge les modèles prenant en charge le codec AV1. Cette liste comprend des appareils Android TV sous Android 10 au minimum, la Sony PlayStation 4 Pro, de nombreux téléviseurs Samsung ou encore des appareils Fire TV. Voici la liste complète :

  • Certains téléviseurs Samsung UHD de 2020
  • Certains téléviseurs Samsung QLED UHD de 2020
  • Certains téléviseurs Samsung QLED 8K de 2020
  • Les téléviseurs Samsung The Frame de 2020
  • Les téléviseurs Samsung The Serif de 2020
  • Les téléviseurs Samsung The Terrace de 2020
  • N’importe quel téléviseur connecté à une PS4 Pro avec l’application Netflix
  • Certains appareils Amazon Fire TV avec Fire OS 7 ou plus récent
  • Certains appareils Android TV avec Android OS 10 ou plus récent

Netflix ajoute sur son blog que ses équipes travaillent « avec des partenaires externes pour activer de plus en plus d’appareils pour le streaming AV1 ». La société indique également qu’elle « explore » la possibilité de proposer des flux AV1 avec HDR. Pour l’heure, on observe que peu de téléviseurs prennent en charge le décodage des vidéos en AV1 sur Netflix – seul Samsung est concerné –, mais de plus en plus d’appareils sont compatibles. On peut également s’attendre à ce que les fabricants de TV fassent des efforts dans les années à venir, en raison de l’importance de ce format pour la 8K. Certains services de vidéo en streaming comme YouTube diffusent des contenus en 8K et en AV1 sur des téléviseurs compatibles, comme le Samsung Q950TS ou des modèles signés LG ou Sony.

Le Q950TS, téléviseur QLED 8K sans bord, fait partie des modèles compatibles.©Samsung

Le codec AV1, qu’est-ce que cela change sur Netflix ?

L’adoption du codec AV1 progresse dans l’industrie des médias et cela s’explique par son efficacité, mais pas seulement. Il est développé par l’Alliance for Open Media (AOMedia), un consortium à but non lucratif qui réunit de nombreux géants du numérique. Ses membres fondateurs sont Amazon, Apple, ARM, Cisco, Facebook, Google, Huawei, IBM, Intel, Microsoft, Mozilla, Netflix, Nvidia, Samsung Electronics et Tencent. Ces poids lourds avaient pour ambition de développer un nouveau codec vidéo ouvert et gratuit, afin de s’opposer au HEVC (H.265). L’AV1 opte en effet pour une philosophie différente, puisqu’il est ouvert et libre de droits, contrairement aux H.264, H.265 ou H.266. Son utilisation n’exige donc pas le paiement de royalties à l’Alliance for Open Media. Outre cet avantage, l’alliance assure que sa solution permet un gain de 30 % en moyenne par rapport à une vidéo encodée en H.265 ou en VP9 (son prédécesseur). Le gain serait un peu moins important en pratique, mais Netflix avait tout de même constaté un gain de bande passante de l’ordre de 20 %. Concrètement, cela signifie que le service de SVàD est en mesure de proposer une vidéo de meilleure qualité à débit équivalent.

Netflix affirme que le streaming AV1 permet de réduire les baisses de qualité jusqu’à 38 %. Le démarrage de la lecture est quant à lui amélioré de 2 % avec ce codec. « Nous avons comparé AV1 à d’autres codecs sur des milliers de titres Netflix et avons constaté des améliorations significatives de l’efficacité de la compression », ajoute la plateforme.

Pourquoi son déploiement prend du temps ?

Malgré ses qualités, l’AV1 n’est pas encore disponible sur tous les modèles de TV. Netflix, qui rappelle que la majorité de ses abonnés regardent des vidéos sur un téléviseur, explique que le streaming AV1 des plateformes « repose sur des solutions matérielles », dont le déploiement « est généralement plus long ». Comme nous l’avons évoqué précédemment, des progrès sont cependant à noter depuis quelques mois.

L’entreprise confie également que le lancement d’un nouveau format « n’est pas une tâche facile » et qu’elle est confrontée à un « certain nombre de défis ». Netflix procède actuellement au réencodage de l’ensemble de son catalogue, mais cela requiert du temps et l’AV1 est plus lent que son concurrent. De plus, tous les titres ne sont pas logés à la même enseigne. La plateforme tient compte de la popularité de certains contenus comme La Casa de papel pour s’assurer que le streaming AV1 atteigne un plus grand nombre d’utilisateurs. Netflix estime que « des dizaines de millions » d’abonnés vont être concernés par ce déploiement sur les téléviseurs.

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Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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