Le long-métrage allemand d’İlker Çatak suit l’enquête d’une professeure dans un collège alors que des vols ont lieu au sein de l’établissement.
La Salle des profs sort ce mercredi 6 mars 2024 dans les salles et s’intéresse au système d’éducation allemand en suivant le quotidien contrarié d’une professeure lorsqu’une affaire de vol retentit dans le collège.
En une scène pivot, La Salle des profs dévoile sa thématique principale, Madame Novak, et lance la protagoniste dans une succession de péripéties inexorables, qui met autant en lumière les conséquences des actes anodins que la façon d’enseigner en Allemagne, avec ses défauts et ses qualités.
En utilisant le thriller et le drame social, La Salle des profs parvient à happer son public sans jamais redescendre en intensité. Le film est fort grâce à ses moments de conflits et d’oppositions. Un vol, une preuve plus ou moins indiscutable, un ou une suspect accusé et c’est toute la vie de l’établissement qui va changer, tout comme la place des élèves et du corps enseignant.
La Salle des profs joue avec les notions de hiérarchie et montre comme un système d’apparence sain et dédié à la communication peut aussi perdre pied lorsque la machine s’enraye.
Gestion de la tension et de la situation
Suspicion, doute, délation, le long-métrage d’İlker Çatak parvient à convoquer plusieurs situations pour traiter d’une même idée. C’est aussi le constat de l’échec et du regret poussé à leur paroxysme. Que faire quand la situation échappe et que rien ne permet de la rattraper.
Au cœur du film, la charismatique actrice Leonie Benesch porte le propos et adopte une posture droite du début à la fin, malgré la difficulté croissante des évènements et du regard porté sur elle.
La Salle des profs, c’est la destruction minutieuse d’un esprit fort, malgré le dévouement et l’appel de la vocation.
En plus de son accueil critique remarqué, le film est nommé aux Oscars 2024 dans la catégorie du meilleur film international aux côtés notamment de La Zone d’Intérêt, Le Cercle des neiges ou encore Moi, Capitaine de Matteo Garrone.
Entre sa mise en scène, son rythme et son intrigue, La Salle des profs remplit son contrat en questionnant plus qu’il ne cherche à répondre et démontre que la plus petite des décisions peut engendrer un bouleversement total. L’effet papillon, en somme.
