Timothée Chalamet, Zendaya, Denis Villeneuve et toute l’équipe de Dune, deuxième partie étaient de passage à Paris. L’occasion pour L’Éclaireur de rencontrer le casting et de discuter de cette suite SF tant attendue.
L’attente touche presque à sa fin. Dans une semaine, le public du monde entier pourra enfin découvrir la suite de Dune (2021), réalisée par Denis Villeneuve. Après un très bon accueil critique, Dune, deuxième partie est attendu dans les salles obscures françaises le 28 février. C’est la première fois que le réalisateur canadien s’essaie à l’exercice d’une suite. Mais ce challenge, Villeneuve l’a avant tout perçu comme une opportunité inédite, « une chance de faire mieux et de m’améliorer », car, selon le cinéaste : « Lorsque notre film sort, en tant qu’artiste, on a tendance à ne voir que les erreurs. »
L’évolution des personnages
Fort heureusement, le réalisateur a pu compter sur un accueil retentissant au box-office et cette deuxième chance d’explorer à nouveau l’univers dense de Dune a constamment guidé le tournage de cette seconde partie. Celle-ci permettra au public de découvrir davantage la planète Arrakis, les coutumes des Fremen, mais surtout la destinée de Paul Atréides, héros atypique, multiple, selon Timothée Chalamet, destiné à lutter contre l’Empire et la maison Harkonnen.
Le personnage, selon son interprète, va connaître une évolution certaine, à l’image de celui incarné par Josh Brolin, Gurney Halleck. Interrogé à ce sujet, l’acteur qui a rencontré Denis Villeneuve sur le tournage de Sicario (2015), est revenu plus en détails sur l’évolution du mentor de Paul au cœur brisé. « Beaucoup de choses ont changé entre les deux films. Il a perdu la famille à laquelle il tenait. Il tente de survivre, quitte à se laisser aller à des comportements criminels. Il se retrouve sur une planète hostile. On le retrouve au beau milieu du désert, amaigri et éreinté alors qu’il doit faire face à de nouveaux enjeux. Il devient aussi le témoin de l’apprentissage de Paul. Il y a eu un réel changement de statut par rapport à celui-ci. »
L’héritier de la maison Atréides devient une figure de pouvoir dans Dune, deuxième partie, les Fremen voyant en lui le Lisan Al Gaïb d’Arrakis. Interrogé au sujet de l’incarnation d’une figure de pouvoir, Timothée Chalamet est revenu sur le défi que cela représente : « J’ai surtout appris une leçon grâce à ce film. Lorsque l’on incarne ce type de personnage, l’important n’est pas dans ce que l’on représente ou ce que l’on dit, mais dans ce que l’on ne dit pas et ce que l’on ne fait pas en tant que leader. »
Les nouvelles recrues de Dune, deuxième partie
La conférence de presse parisienne a également été l’occasion d’en apprendre davantage sur les nouvelles recrues du long-métrage, notamment sur la relation que le personnage de Léa Seydoux entretient avec celui d’Austin Butler. L’actrice française, fraîchement débarquée dans la saga, a rappelé le caractère énigmatique de la Bene Gesserit, mais aussi « la tension érotique » entre Margot Fenring et le terrifiant Feyd-Rautha Harkonnen.
Terrifiant est un faible mot pour décrire l’iconique personnage. Crâne rasé et regard noir, Austin Butler opère une transformation physique impressionnante dans Dune, deuxième partie. L’acteur s’est longuement préparé, expliquant avoir suivi un programme d’entraînement inspiré des Navy Seal américains. Ceci a, par ailleurs, aidé le comédien révélé par Elvis (2022) « à trouver le personnage et à chercher son aspect menaçant. La rencontre avec Timothée sur le tournage à Budapest a également été décisive, explique Butler. La première scène que nous avons tournée ensemble était une scène de duel, et cela m’a beaucoup aidé à comprendre l’essence de Feyd par rapport à Paul. »
Dune, deuxième partie, c’est aussi l’occasion de découvrir davantage le peuple de Fremen, notamment à travers Shishakli, incarnée par l’actrice suisse Souheila Yacoub. Redoutable guerrière, elle est aussi le témoin humain des événements du second film, à laquelle les spectateurs pourront s’identifier. « Elle est importante dans le film, car elle fait vivre l’humanité des Fremen. Shishakli est là pour Chani, également. On peut facilement imaginer leur amitié et leur vie avant tous les événements », explique l’actrice, avant que Zendaya ne renchérisse : « Elles ont un vrai lien. Elles sont comme des sœurs, elles arrivent à se faire rire et à trouver des moments de légèreté malgré le sérieux de la situation. Nous sommes devenues très vite amies sur le tournage, ce qui rend la connexion de Chani avec Shishakli très organique. »
Une histoire d’amour
Zendaya partage également un lien très fort avec Timothée Chalamet, Dune, deuxième partie plongeant le spectateur dans l’histoire d’amour de leurs personnages. Pourtant, ce n’est pas une « histoire d’amour banale entre deux personnes », affirme l’acteur franco-américain. « Chani attend beaucoup de choses de la part de Paul, à l’image de ce que Zendaya attendait de moi sur le tournage. De son côté, Paul est reconnaissant d’avoir trouvé quelqu’un parmi les Fremen qui le voit tel qu’il est, loin de l’image mystique du Lisan Al Gaïb. C’était l’une des meilleures raisons de tomber amoureux. »
C’est une relation shakespearienne, nuancée. Une histoire qui a été le point de départ d’une exploration plus poussée pour Zendaya. En effet, l’héroïne Fremen évolue dans le blockbuster en proposant une interprétation plus complexe et profonde. « J’étais très excitée à l’idée de découvrir davantage mon personnage. L’interprétation de Denis a été décisive également. En choisissant de lui offrir de solides convictions, contraires à ce que la majorité pense, cela m’a permis d’explorer un conflit intérieur inédit. Au-delà de l’histoire d’amour, c’est un personnage qui a des opinons fortes, qu’elle assume. Quand on ajoute cette romance qu’elle n’aurait jamais pensé vivre, ça rend l’exploration de Chani d’autant plus intéressante. »
Denis Villeneuve aura finalement le dernier mot de cette conférence. Interrogé sur l’attente grandissante autour de ce nouvel opus, le réalisateur a confié qu’embarquer les experts de Dune, mais aussi les néophytes, avait « été l’objectif primordial des deux films. Je voulais amener Frank Herbert sur grand écran. Je ne sais pas si j’ai réussi, alors je suppose que nous le saurons dans quelques jours ! »