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Le gouvernement japonais honore Masaaki Yuasa avec la médaille au ruban pourpre

04 novembre 2021
Par Alexandre Manceau
Le nouveau film de Masaaki Yuasa est attendu au Japon en début d'année 2022.
Le nouveau film de Masaaki Yuasa est attendu au Japon en début d'année 2022. ©cineasia

Scénariste et réalisateur-phare de l’animation japonaise depuis 20 ans, Masaaki Yuasa va recevoir l’un des prix les plus prestigieux au Japon.

Masaaki Yuasa a démarré sa carrière en qualité d’animateur clé sur les anime Doraemon: Nobita’s Animal Planet et The Legend of the Dog Warriors: The Hakkenden. Il a ensuite travaillé sur Crayon Shin-chan, pour lequel il a été directeur d’animation sur un certain nombre d’épisodes, et a œuvré sur l’animation de plusieurs films de la franchise. Cofondateur du studio Science SARU aux côtés de Eunyoung Choi en 2013, ils ont produit ensemble un épisode d’Adventure Time, ce qui leur a valu une nomination aux Annie Awards en 2014. Après plus de vingt ans d’activité, Masaaki Yuasa est reconnu comme l’un des créateurs multisupports les plus stimulants de l’animation japonaise contemporaine, qui est d’ailleurs à l’honneur chez Canal+.

Un pilier de l’animation japonaise

Très actif depuis le début des années 2000, le réalisateur de Ride your wave a fait du chemin depuis Mindgame, Kaiba, Ping Pong the Animation ou encore Night is short, walk on girl. En France, les fans d’anime ont pu se familiariser avec le travail de l’artiste grâce à la série Devilman Crybaby (2018), diffusée sur Netflix. ​​À une époque où le secteur de l’anime connaît un succès sans précédent, à tel point que le prochain film du studio Ghibli sortira sur Netflix, le gouvernement japonais a décidé de récompenser Masaaki Yuasa avec la prestigieuse médaille au ruban pourpre. Yuasa a récemment réalisé INU-OH, un film musical adapté du roman Heike Monogatari: INU-OH no Maki de Hideo Furukawa, qui est attendu dans les salles japonaises en début d’année prochaine.

Un prix pour récompenser ceux qui contribuent au développement des arts

À l’image du prix Nobel ou de la Légion d’honneur, les hōshō sont des distinctions accordées deux fois par an au Japon à des individus dont les actions ou les contributions dans différents domaines ont été exemplaires. Au total, il existe six catégories de médailles et elles sont décernées le 29 avril, jour d’anniversaire de l’empereur Shōwa, et le 3 novembre, jour d’anniversaire de l’empereur Meiji. Chaque année, 800 personnes se voient décerner une de ces médailles. Parmi les récompenses les plus notables, la médaille au ruban pourpre est décernée à « ceux qui ont contribué au développement des sciences et des arts par la clarté de leurs publications ». La toute première médaille au ruban pourpre fut décernée pour la première fois à Hiroshi Iwaii en 1955 pour son œuvre littéraire sur la danse.

Depuis 2003 et une réforme, il n’y a plus d’âge limite et cette médaille peut désormais être donnée aux découvreurs de nouvelles technologies, aux inventeurs, aux artistes et aux sportifs, notamment ceux ayant reçu une médaille d’or aux Jeux olympiques. Dans le secteur du manga et de l’anime, ils sont déjà nombreux à avoir reçu ce prestigieux prix. Si l’on peut citer les mangakas Keiko Takemiya, Moto Hagio ou Osamu Akimoto, d’autres grands noms ont aussi été honorés : c’est le cas du cofondateur du studio Ghibli Isao Takahata ou de Joe Hisaishi, compositeur et collaborateur récurrent du studio derrière Le Voyage de Chihiro ou Le Château Ambulant.

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Article rédigé par
Alexandre Manceau
Alexandre Manceau
Journaliste
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