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Le service d’abonnement est-il l’avenir du jeu vidéo, comme l’affirme Ubisoft ?

19 janvier 2024
Par Quentin Lewis
”Baldur's Gate III” est disponible depuis le 3 août 2023.
”Baldur's Gate III” est disponible depuis le 3 août 2023. ©Larian Studios

Les propos du directeur des abonnements de la compagnie française relancent le débat sur l’importance d’avoir une œuvre physique.

Entre le dernier Mortal Kombat de Warner Bros Games et ses microtransactions à outrance, et le long bras de fer d’il y a quelques années entre les joueurs de Battlefront 2 et EA Games, tout porte à croire que le physique va disparaître, pour laisser toute sa place au numérique. Interrogé par GamesIndustry, le directeur des abonnements Ubisoft, Philippe Tremblay, est revenu sur l’évolution des jeux vidéo et sur son potentiel avenir.

Un danger pour l’industrie vidéoludique ?

« [Après avoir] examiné le comportement des consommateurs et la façon dont les gens interagissaient avec notre offre, nous avons vu une opportunité pour nous d’évoluer, a-t-il confié au site. Quand nous regardons comment les joueurs interagissent avec nos différents jeux, nous constatons que notre catalogue est toujours très actif et vivant. Nous avons donc vu une opportunité d’offrir ces mondes à nos consommateurs pour un prix inférieur. »

Il estime que « les joueurs sont habitués, un peu comme les DVD, à avoir et à posséder leurs jeux » : « un changement de consommation » auquel il compte bien remédier. Selon Ubisoft, dans l’avenir, les gameurs paieront leurs jeux, sans avoir le droit de les posséder véritablement. Cependant, tous les acteurs de l’industrie vidéoludique ne partagent pas cet avis.

En effet, le directeur de Baldur’s Gate 3, Swen Vincke, a réagi sur les conséquences « dramatiques » d’un tel modèle, en expliquant que, « quel que soit l’avenir du marché, le contenu sera toujours roi. Mais il sera beaucoup plus difficile d’obtenir un contenu de qualité si l’abonnement devient le modèle dominant et surtout si un groupe restreint de personnes décide de ce qui sera mis sur le marché, ou non. »

La vision du monde vidéoludique selon Philippe Tremblay rappelle un autre problème : celui de l’archivage. D’autres médias ont été confrontés à ce problème par le passé, comme quand Netflix a décidé de censurer une scène de 13 Reasons Why ou que HBO Max, suite à son rachat, a supprimé des films de sa plateforme, alors qu’il était impossible de les retrouver ailleurs. Même chose avec les sorties dématérialisées de jeux vidéo : la fermeture d’une compagnie a déjà engendré la disparition totale de leurs créations originales. Comme toute industrie, celle du jeu vidéo évolue, mais les conséquences de ces changements pourraient être très importantes pour ses acteurs.

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