Nouvelle série d’Éric Lavaine avec Artus en tête d’affiche, Benoît Gênant officiel sera diffusé dès demain sur TMC. L’actrice Ornella Fleury, qui incarne Ludivine, nous a fait entrer dans les coulisses de cette comédie.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre l’aventure de Benoît Gênant officiel ?
Le scénario, qui est hyper drôle et très original. J’ai reçu deux épisodes pour passer des essais, et j’ai pleuré de rire à leur lecture. L’équipe a aussi beaucoup joué : j’avais très envie de tourner avec Éric Lavaine (Retour chez ma mère, Barbecue), et j’adorais le travail d’Artus, que je ne connaissais pas personnellement avant la série. Ces trois raisons m’ont poussée à me lancer dans cette aventure. Je ne pouvais pas passer à côté !
Comment décririez-vous votre personnage, Ludivine ?
C’est la seule personne normale de cette agence (rires). Elle est un peu paumée face à Benoît et à Francis – même si ce dernier est hyper gentil et moins déroutant que le boss. Elle est hallucinée par les réactions du premier et ne sait jamais comment réagir. Elle le regarde toujours en se demandant : “Mais qu’est-ce qu’il se passe ?” Cependant, elle ne peut pas démissionner et le laisser tomber, car elle a vraiment besoin de ce boulot.
C’est aussi le personnage auquel les spectateurs s’identifient le plus facilement, car c’est la seule personne saine d’esprit et stable de ce bureau. Avez-vous déjà eu la sensation d’être en décalage par rapport aux autres ?
Oui, mais dans le sens inverse ! Je ne suis pas du tout une Benoît Gênant, mais il m’est déjà arrivé de vouloir rire et de trouver une situation hilarante, alors que les personnes autour de moi me disaient que ce n’était pas du tout le moment. Dans la vraie vie, je ne suis absolument pas comme Ludivine. Finalement, je suis plutôt dans la team de Benoît et Francis (rires).
J’ai du mal à comprendre les personnes très premier degré. Elles me donnent envie de faire encore plus de blagues ! Je les trouve aussi touchantes, car elles ne voient pas le vice. À l’inverse, ceux qui sont dans un humour au millième degré recherchent typiquement ce genre de situation – et c’est ce qui me fait mourir de rire.
Et à partir de quel moment une blague devient-elle gênante ou problématique ?
Ça devient problématique quand elle est gratos ou quand elle vise une personne sur un élément qui n’est pas drôle. C’est ce que fait Benoît : il fait des vannes complètement gratuites et hors contexte (alors qu’une blague trash doit être pointue et balancée dans le bon timing). En réalité, je pense qu’il y a peu de vannes problématiques. Ce qui l’est, c’est la façon de la dire et de la faire. Par exemple, quand on répète 25 fois la même, ça devient lourd.
Benoît Gênant enchaîne justement les blagues lourdes, racistes, misogynes et homophobes. Ludivine fait preuve de beaucoup de patience et d’une grande maîtrise d’elle-même, mais comment auriez-vous réagi à sa place ?
J’aurais peut-être eu le même genre de réaction. Si quelqu’un me fait une vanne raciste en mode premier degré, non seulement je ne vais pas rire, mais je vais aussi lui faire comprendre que ce qu’il dit est horrible. J’ai l’impression que c’est différent avec Benoît. Il met toujours les pieds dans le plat, mais il a une bonhomie, une sympathie et un enthousiasme qui le rendent attachant.
Il adore son travail, il a envie de créer une cohésion d’équipe et c’est le meneur de sa troupe. Finalement, Ludivine est un peu touchée par ce mec, mais à chaque fois qu’elle baisse la garde en se disant qu’il est sympa, il fait une blague ou une réflexion déplacée et elle pense de nouveau qu’il est abominable. C’est toujours les montagnes russes avec lui.
Les Britanniques sont connus pour leur humour très décalé. De la même manière, existe-t-il un humour “très français” ?
Les Britanniques sont les meilleurs ! J’adore les Monty Python, les blagues absurdes et assumées. Je ne saurais pas décrire l’humour français, mais pour moi, c’est La Grande Vadrouille, Le Dîner de cons, Les Bronzés, Le Père Noël est une ordure, La Soupe aux choux… Ce sont des œuvres très bien écrites, aussi bien au niveau des personnages que des situations.
Le personnage de Benoît m’a fait penser à celui de Marc (La Flamme) : c’est un homme bête et naïf qui raconte des énormités, mais qui a des côtés attachants. Avez-vous la sensation qu’une nouvelle forme d’humour est en train d’émerger dans les séries, avec ces antihéros ?
On s’attache à ces personnages parce qu’ils ont des failles. Au final, ils nous font de la peine. Marc recherche l’amour alors qu’il est odieux, et la seule personne qui l’aime (Alexandra) est complètement folle. Il est seul, pas très intelligent, il dit de grosses conneries pour exister… On finit par être touché par ses failles. Ricky Gervais est typiquement ce genre d’antihéros dans ses séries, dont The Office.
Ce sont des personnes horribles, mais on leur pardonne leurs bourdes, car on sent qu’elles sont mal dans leur peau. Aujourd’hui, on voit de plus en plus ce genre de personnages en France et je suis trop heureuse que Jonathan Cohen ait relancé cette tendance. La Flamme et Le Flambeau me font hurler de rire ! J’adore ce genre d’humour absurde, décalé, et presque méchant.
Pour la dernière question, je vous laisse vous adresser à nos lecteurs les plus sceptiques : pourquoi doivent-ils absolument regarder Benoît Gênant officiel ?
Parce que c’est vraiment drôle. Il y a une recherche dans les personnages, dans les situations, et c’est hyper original. La série se déroule dans le contexte de l’immobilier, ça n’avait jamais été fait auparavant. Artus est extraordinaire et on voit aussi de nombreux guests très sympas qui jouent leurs propres rôles. Ils sont tous hallucinés par les réactions de Benoît, et les spectateurs se retrouvent en eux.
C’est aussi un format qu’on voit très peu en France : il y a 12 épisodes de 26 minutes, c’est dynamique et on peut les regarder dans le désordre sans problème. Le but est juste de se détendre et de s’autoriser à rire à des blagues qu’on n’a pas l’habitude d’entendre.
Benoît Gênant officiel sera diffusé sur TMC dès le 19 janvier.