Paru la même année que Fury Road, ce jeu en monde ouvert pourrait avoir une incidence sur le nouveau chapitre de la saga.
Le désert brûlant du monde post-apocalyptique de George Miller n’a pas fini de nous surprendre. Et pourtant, le road warrior le plus célèbre d’Hollywood n’a cessé de se transformer depuis ses débuts modestes sous les traits de Mel Gibson en 1979. En effet, ce qui devait être un simple film à petit budget noyé parmi les autres œuvres indépendantes du reste de l’Ozploitation (nom donné au cinéma d’exploitation australien rugueux des années 1970) s’est vite transformé en phénomène de la pop culture.
Si le premier film est loin d’être un succès retentissant aux États-Unis, ce n’est pas le cas dans le reste du monde. Miller est surpris de constater que son héros fait le tour du monde. Du Japon (où l’on y voit l’héritage des films de Kurosawa) aux terres glaciales de nos cousins scandinaves à qui Max Rockatansky rappelle les héros vikings des grandes sagas d’antan, tout le monde semble y retrouver un archétype local. Et la France, dont les pages de Métal Hurlant ont servi d’inspiration au cinéaste australien, ne déroge pas à la règle : le film y est encensé comme un western sur roues.
Le héros aux mille et un visages
George Miller vient de taper sans le savoir dans l’inconscient collectif. Il vient de passer du rang de cinéaste à celui de conteur visionnaire, et le reste de sa saga post-apocalyptique en est changé à tout jamais. Avalanche Studio en est bien conscient lorsqu’il décide de sortir son jeu Mad Max en 2015. Dès les premières minutes, les joueurs croisent Griffa, un conteur se rapprochant de la tradition orale dont parle énormément le mythologue américain Joseph Campbell (source d’inspiration du réalisateur depuis la création de Mad Max 2 : le défi).
Le jeu n’est toutefois pas une adaptation de l’un des volets de l’épopée australienne, mais propose bien une histoire originale. Difficile en revanche, à l’époque, de savoir s’il faisait ou non partie du même univers narratif que les films… même si ces derniers ne sont pas connus pour suivre rigoureusement une continuité précise. Le mystère devrait visiblement être élucidé dans nos salles obscures le 22 mai prochain.
Sous un soleil de plomb
Prequel du film Mad Max : Fury Road, ce nouveau long-métrage se focalise sur la jeunesse de Furiosa, la guerrière éponyme incarnée par Charlize Theron. Apparaissant ici sous les traits d’Anya Taylor-Joy, l’héroïne devra faire face à la menace de Dementus, un seigneur de guerre campé par un Chris Hemsworth méconnaissable. Selon le critique Drew McWeeny, qui aurait eu en main le script du nouveau volet de la saga, le personnage de Chumbucket devrait être de la partie.
Mécanicien bossu de Max dans le jeu vidéo de 2015, ce dernier accompagne les joueurs durant l’entièreté de l’histoire. Il n’est toutefois pas si surprenant que George Miller incorpore des éléments issus du dixième art dans son nouveau récit. Il avait déjà étroitement travaillé par le passé avec le concepteur Cory Barlog (connu pour son travail sur la franchise God of War) sur un projet de jeu vidéo avorté, et sera présent dans le documentaire Disney + Connecting Worlds, portant sur le travail d’Hideo Kojima. Quelle place tiendra Chumbucket dans les mésaventures arides de Furiosa ? Réponse au printemps 2024.