Alors que son Snyderverse vient de s’achever avec Aquaman 2, le réalisateur revient sur les films de super-héros lors d’une interview pour la sortie de Rebel Moon.
Zack Snyder est en pleine campagne de publicité pour son dernier film Netflix, Rebel Moon. La première partie de sa saga de science-fiction à mi-chemin entre une version obscure de Star Wars et une réinvention moderne des Sept Samouraïs (1954) a beau être universellement conspuée par les critiques du monde entier, elle parvient malgré tout à caracoler au premier rang du palmarès Netflix de la semaine.
On ne peut pas en dire autant du nouveau film Aquaman qui, quant à lui, semble mettre tout le monde d’accord : il s’agit d’un véritable naufrage. S’en sortant néanmoins mieux que les derniers films consacrés à Blue Beetle, Flash ou encore Shazam, celui-ci se retrouve toutefois parmi les pires démarrages de DC au box-office US. Mais le studio derrière les aventures du héros atlante n’est pas le seul à boire la tasse. De son côté, le MCU a subi le pire démarrage de toute son histoire au box-office américain avec The Marvels.
La mort des super-héros ?
De quoi se demander si le grand public n’a pas perdu l’appétit du genre super-héroïque. Comme si après des années de recettes suivies, chacun de ces films, construits autour du même schéma narratif prévisible, étaient venues à bout de tout semblant créatif. Cette lassitude, souvent qualifiée dans les médias américains de « fatigue des super-héros », a même réussi à dégoûter l’un des grands architectes du DCEU lui-même : Zack Snyder.
Il serait toutefois malhonnête de considérer que le cinéaste crache dans la soupe. Car si l’univers cinématographique DC qui vient de s’achever avec Aquaman 2 a été bâti sur l’armature construite par le réalisateur en 2013, la direction prise par les studios Warner est totalement opposée à celle initialement désirée par celui-ci. Et si les spectateurs ont bien souvent donné le sobriquet de Snyderverse à ce monde partagé, il est pourtant bien loin des choix artistiques et thématiques qui caractérisent le style du principal intéressé.
Hollywood dans l’impasse
Ce n’est donc pas surprenant que Zack Snyder, comme bien des spectateurs, ressente une telle « fatigue ». Lors d’une interview donnée au magazine américain The Atlantic, ce dernier a expliqué pourquoi il partageait ce sentiment. Selon lui, le seul moyen de sortir de cette problématique est de créer des œuvres nouvelles et originales. « Personne ne part du principe qu’ils vont juste faire un seul et unique film de super-héros » d’après le réalisateur qui considère que les adaptations de comics sont devenues un véritable « cul-de-sac ».
Toujours d’après Snyder, « le Saint Graal c’est de créer votre propriété intellectuelle à vous, qui résonne auprès des gens et qui est cool ». Il n’a cependant pas exclu de travailler un jour dans le reboot DC d’un autre réalisateur qui ressent la même fatigue : le cinéaste James Gunn à qui l’on doit Super (2011), Les Gardiens de la Galaxie (2014), et bientôt Superman Legacy. Une perspective à prendre avec des pincettes. Dans la même interview, le réalisateur de Watchmen (2009) précise qu’il ne passe pas son temps à toquer à la porte de James Gunn en lui demandant : « Mec, case-moi dans l’un de ces bons petits films ».