L’Autorité de la concurrence a rendu son verdict hier dans une affaire d’abus de position dominante concernant les manettes de PlayStation 4.
En matière de manettes, Sony fait preuve d’un protectionnisme qu’on ne lui connaissait pas. C’est en tout cas les conclusions de l’enquête menée par l’Autorité de la concurrence, qui estime dans son rapport que le Japonais a bel et bien mis en place des mesures visant à écarter la concurrence en matière de périphériques de jeu.
Un abus de position dominante
Le communiqué de l’Autorité de la concurrence fait suite à la saisine du fabricant de manettes français Subsonic, qui a constaté que, dès 2015, des « contre-mesures techniques », ont été mises en œuvre par Sony pour provoquer des dysfonctionnements sur les manettes de marque tierce.
Une préférence pour les contrôleurs made in Sony (autrement dit : les DualShock 4, à l’époque), qui pousse le gendarme de l’industrie à qualifier l’affaire d’abus de position dominante. En provoquant des déconnexions intempestives, sous couvert de lutte contre la contrefaçon, Sony aurait ainsi activement œuvré à détériorer la réputation de la concurrence — aussi modeste soit-elle.
Un autre fait est reproché à Sony : celui d’une sélection opaque des marques et équipementiers qui peuvent bénéficier d’une licence officielle pour développer des manettes de jeu sur PS4. Une licence évidemment payante, qui est pourtant la seule façon pour les constructeurs de s’assurer que leur produit ne subira pas de problème dans l’écosystème PlayStation.
Une amende de 13,5 millions d’euros contre Sony et ses filiales
Toutes ces observations mènent donc l’autorité à réclamer à quatre filiales de l’entreprise (Sony Interactive Entertainment Europe Limited, Sony Interactive Entertainment Inc. K.K, Sony Interactive Entertainment France, Sony Group Corporation) la somme rondelette de 13,5 millions d’euros.
Rien qui devrait toutefois gâcher la fête pour l’entreprise, qui annonçait hier avoir écoulé plus de 50 millions de PlayStation 5 depuis sa commercialisation en novembre 2020. La dernière console de Sony est, de très loin, la plus populaire des dernières-nées des fabricants, et semble suivre la même trajectoire que la PS4 en termes de dynamique de vente. Pour rappel, la PS4 s’est écoulée à presque 120 millions d’unités depuis 2013.
La PlayStation 5 disposant de fonctionnalités inédites concernant sa manette DualSense (gâchettes adaptatives, vibrations ultraprécises), peu de fabricants se risquent encore à proposer des périphériques alternatifs. On constate d’ailleurs que Sony est plus investi que sur la génération précédente pour offrir plus de choix à ses clients. L’an dernier, le Nippon sortait la DualSense Edge, une manette « Pro » à destination des joueurs et joueuses les plus passionnées. Il y a quelques jours, le périphérique PlayStation Access faisait ses débuts afin de permettre à des personnes en situation de handicap de profiter de la ludothèque PlayStation dans de meilleures conditions.
