Si on connaît à peu près son empreinte environnementale en matière de transports, cela est beaucoup plus rare pour son usage des produits tech et des réseaux. Mais c’est crucial pour faire les bons choix.
En France, 10 % de la consommation électrique annuelle est issue des services numériques, selon l’Ademe (Agence de la transition écologique). Cette consommation a le même impact qu’un trajet de 2 259 km en voiture. Et il faut comprendre que 78 % de l’impact environnemental du numérique sur les émissions de gaz à effet de serre est lié à l’étape de fabrication. Entre les extractions de métaux rares, le mix énergétique utilisé dans les usines (souvent encore du charbon en Asie) et les transports… Tout cela a un coût environnemental non négligeable. D’où l’importance d’allonger la durée de vie de ses appareils.
Pour avoir une idée plus précise de son empreinte carbone liée à ses usages du numérique, l’Ademe a mis au point un calculateur gratuit et simple qui permet de calculer son impact.
1 Quelle est l’empreinte carbone d’une heure de visionnage sur Netflix ?
Selon le Carbon Trust, l’empreinte carbone moyenne d’une heure de streaming vidéo en Europe est d’environ 55 g CO2e (grammes-équivalent CO2). Pour avoir une idée d’équivalence, cela correspond à peu près à trois bouilloires remplies d’eau amenée à ébullition. Ce chiffre varie d’une région du monde à l’autre, selon que les pays privilégient tel ou tel mix énergétique. En Europe, les énergies renouvelables et le nucléaire permettent de réduire l’empreinte. Avec du charbon ou du gaz, elle serait bien supérieure.
Globalement, Netflix estime que son empreinte carbone annuelle est de l’ordre de 1,5 million de tonnes métriques, dont plus de la moitié résulte de la production physique des séries et films pour la plateforme. 1,5 million de tonnes, c’est l’objectif que s’est fixé l’organisation des J.O. de Paris ou encore l’équivalent des émissions annuelles de près de 160 000 Européens.
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2 Vaut-il mieux lire un magazine papier ou en ligne ?
Pour avoir une idée précise, il importe de prendre en compte l’ensemble des paramètres de chaque support : papier, encre, transport, puis éventuel recyclage pour le premier et appareil (ordinateur, smartphone, tablette, liseuse) ainsi que serveurs de l’autre. Ce n’est qu’en calculant l’ensemble de l’écosystème que l’on peut avoir une véritable évaluation de l’empreinte carbone. Mais il est très difficile, voire impossible, de mesurer la proportion d’utilisation d’un support électronique dédié à la lecture de contenu.
Alors, écologiquement parlant, vaut-il mieux recevoir l’édition papier ou numérique d’un journal ? Les avis convergent pour dire que la lecture papier est souvent la plus sobre. Pour la lecture d’un seul article, hors contexte, tout va dépendre du temps mis à le parcourir. La différence papier-numérique est relativement minime.
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3 Quelle est l’empreinte carbone d’une visioconférence ?
Avec le télétravail qui s’est nettement développé depuis le Covid et la volonté de limiter les déplacements non nécessaires, les réunions en visio ont bondi depuis quelques années. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, elles réduisent bien des déplacements. En cela, elles présentent un intérêt pour la protection de l’environnement.
Une visioconférence a néanmoins un impact carbone. On estime qu’il est de l’ordre de 1 g par minute et par participant. Pour une réunion virtuelle de 10 personnes durant une heure et demi, on estime que c’est près d’un kilo d’équivalent CO2 qui est émis. Cela représente tout de même un trajet de 8 km en voiture. Un bon argument pour limiter le temps de ces échanges…
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4 Combien consomme un smartphone sur une année ?
On estime que la consommation électrique annuelle d’un smartphone, en comptant une charge par jour, devrait se situer autour de 1 kWh s’il est débranché une fois la charge complète. Mais, en réalité, elle est bien souvent d’une peu plus de 3 kWh (3,65 kWh en moyenne selon l’Ademe). Pourquoi ? Car nous avons trop souvent tendance à laisser notre appareil en charge toute la nuit, voire à le recharger via une base à induction, dont la déperdition d’électricité augmente encore l’impact carbone.
En outre, il faut prendre en compte l’impact du coût de construction, ainsi que la sollicitation des serveurs et des infrastructures télécoms dès qu’on utilise une application ou passe un appel. Selon l’Arche, la téléphonie mobile représente ainsi 58 % de la consommation d’électricité globale des réseaux télécoms en France.
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5 Quel est l’impact des réseaux sociaux sur la planète ?
Avec le streaming (vidéo et audio), voilà un des éléments qui ont le plus de conséquences sur notre empreinte numérique globale. À l’heure actuelle, on compte 4,88 milliards d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux (60,6 % de la population mondiale). Ces utilisateurs passent en moyenne 2 h 26 min par jour sur les réseaux sociaux et possèdent 6,7 comptes sur les différentes plateformes, selon le Global Web Index. Dans l’ordre, voici les cinq réseaux sociaux les plus utilisés au monde : Facebook, YouTube, WhatsApp, Instagram et WeChat. TikTok arrive en sixième position, mais progresse vite.
Le site a mené l’enquête en 2021 et conclut que poster et consommer du contenu revient à émettre 165,6 g CO2e par utilisateur et par jour, l’équivalent de 1,4 km effectué en véhicule léger. Greenspector estime que c’est TikTok qui est le plus énergivore, devant Reddit, Pinterest, Instagram et Snapchat.