Des chercheurs de l’université Cornell, ont mis au point la première paire de lunettes connectée équipée d’un sonar pour le body tracking.
Certains décident de passer aux lunettes connectées comme les Ray-Ban Stories pour découvrir une nouvelle façon d’immortaliser leur quotidien. D’autres, en revanche, misent sur ce type d’appareil pour améliorer leur connaissance sur leur propre corps. Une démarche s’inscrivant pleinement dans celle de l’e-santé, pour laquelle œuvre justement une équipe de chercheurs de l’Université Cornell, dans l’État de New York.
Des mesures plus précises, des lunettes plus discrètes
D’apparence, les lunettes mises au point par Saif Mahmud, Cheng Zhang, Ke Li, Ruidong Zhang, Guilin Hu, Hao Chen, Richard Jin et François Guimbretière sont tout à fait banales. Et pour cause : elles le sont ! Il s’agit d’une paire classique sur laquelle les chercheurs ont greffé PoseSonic, leur système de suivi du corps humain par sonar.
PoseSonic consiste en deux paires de microphones et de haut-parleurs qui envoient et reçoivent des signaux acoustiques en permanence. Concrètement, cet ensemble envoie des ondes contre le corps humain qui, lui, les renvoie et permet aux lunettes (et à l’intelligence artificielle) de façonner une carte précise des mouvements de son porteur. Exactement comme le sonar d’un sous-marin permet de cartographier les profondeurs de l’océan.
« Ce qui m’excite à propos de PoseSonic, c’est le potentiel de son utilisation pour détecter des activités humaines fines au quotidien », déclare Saif Mahmud, étudiant en doctorat dans le domaine des sciences de l’information dans l’article publié par l’Université Cornell. « Lorsque nous avons beaucoup de données grâce à des technologies de détection corporelle comme PoseSonic, cela peut nous aider à être plus conscients de nous-mêmes et de nos comportements. »
Une autonomie rehaussée et une confidentialité accrue
Vous l’aurez compris, l’objet des lunettes développée par les étudiants de Cornell n’ont rien d’aussi extravagant que celles de Snapchat. Les leurs sont entièrement dévouées à une meilleure connaissance du corps humain. Par exemple, pour identifier des habitudes en termes de posture, ou des déviations dans la démarche au fil de la journée. Encore que, concernant ce point, il faut garder en tête que seul le haut du corps est pour le moment capté par le sonar. Neuf points de données sont pour l’heure pris en charge par les lunettes de l’université au niveau des articulations supérieures, y compris les épaules, les coudes, les poignets, les hanches et le nez.
L’autre avantage de la méthode mise au point par ces chercheurs est double. D’une part, il élimine le besoin d’incorporer des caméras sur les lunettes (un bon point pour la confidentialité et la vie privée) ; d’autre part, il améliore sensiblement l’autonomie de ce type d’appareils. D’après l’article de l’université, des lunettes équipées d’une technologie sonar consomment jusqu’à 10 fois moins d’énergie qu’une paire de lunettes avec caméras.
Bien sûr, aucune commercialisation n’est envisagée pour ce produit novateur. Néanmoins, il n’est pas impossible que les découvertes des chercheurs pavent le chemin à de nouveaux types d’appareils connectés dans les années à venir. Un marché qui, en 2022, pesait 243 milliards de dollars.