Selon leurs créateurs, ces robots auraient l’avantage de donner des indications plus précises tout en coûtant moins cher.
Après les artistes et les journalistes, les chiens guides d’aveugles sont-ils les prochains à craindre d’être remplacés par des robots ou une intelligence artificielle ? C’est plus que plausible, à en croire les chercheurs de l’université américaine de Binghamton. Ces derniers utilisent des chiens robots quadrupèdes — similaires au célèbre Spot de Boston Dynamics —pour en faire des guides qui réagissent même quand l’utilisateur tire sa laisse.
Plus accessible qu’un vrai chien
Le projet est parti d’un constat du professeur assistant Shiqi Zhang : « Nous avons été surpris de constater que, parmi les communautés de malvoyants et d’aveugles, si peu d’entre eux sont en mesure d’utiliser un véritable chien d’aveugle tout au long de leur vie. Nous avons vérifié les statistiques et cela concernait seulement 2 % d’entre eux. »
D’où l’idée d’une alternative robotique moins chère. En effet, former un chien pour qu’il devienne guide d’aveugle prend des années et coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros. Une partie de ce financement peut être pris en charge par des associations, mais cette formation limite grandement le nombre de chiens guides, d’autant plus qu’ils n’arrivent pas tous à la terminer. En comparaison, le chien robot n’a besoin que de dix heures de formation.
Un chien qui parle
Le robot peut déjà aider une personne malvoyante à se déplacer dans des couloirs tout en réagissant aux mouvements de la laisse, mais la prochaine étape est probablement la plus prometteuse : lui donner la capacité de parler. « Notre prochaine étape consistera à ajouter une interface en langage naturel. Idéalement, je pourrais avoir une conversation avec le robot en fonction de la situation pour obtenir de l’aide, a-t-il déclaré. La désobéissance intelligente est également une capacité importante. Par exemple, si je suis malvoyant et que je dis au chien robot de traverser la route alors qu’il y a des voitures, nous voulons que le robot le comprenne. Nous devrions ignorer ce que l’utilisateur veut dans cette situation. »
En ayant la capacité de parler, le robot pourrait par exemple prévenir à l’avance d’obstacles éventuels ou d’un sol irrégulier. Les chercheurs imaginent aussi que les robots pourraient apprendre une cartographie spécifique et être mis à disposition dans des lieux publics comme des centres commerciaux ou des aéroports pour guider directement l’utilisateur vers le lieu de son choix.