Pour parachever l’exposition Natures Mortes, l’artiste plasticienne allemande Anne Imhof déploie un volet de performances à découvrir dans l’enceinte du Palais de Tokyo deux week-end d’affilée, du 14 au 18 octobre puis du 21 au 24 octobre.
Pour le premier acte de sa carte blanche Natures mortes, Anne Imhof – auréolée du Lion d’or à la Biennale de Venise en 2017 pour sa performance Faust – transformait le Palais de Tokyo en un laboratoire d’expérimentations grandeur nature, disséminant ici et là les traces d’une intervention humaine. Anne Imhof y mettait à nu l’architecture du Palais de Tokyo, ne laissant plus transparaître que son ossature la plus austère. De ce dépouillement naissait alors un labyrinthe de verre fait de parois recyclées dans lequel se perd le regard, entre échos et dédoublements. Pour ce premier cycle, Anne Imhof a invité une trentaine d’artistes à laisser leurs empreintes à travers une multitude de formes : peintures, dessins, installations sonores, sculptures et compositions musicales de sa complice Eliza Douglas constituaient alors une sorte d’ensemble symbiotique, mettant paradoxalement en forme cet « espace creux » laissé par le vivant qui repose dans l’idée de nature morte.
Nature pas si morte
Les corps des artistes étaient ainsi absents, seuls étaient présents les traces de leurs gestes, de leurs mouvements passés ou à venir. Pour ce second acte de Natures mortes, étalé sur deux sessions exceptionnelles, l’artiste a ainsi appelé un noyau d’artistes-performeurs proches de son travail – la « core team» de l’exposition – à (ré)investir les espaces du Palais de Tokyo pour quelques soirs, sans interruption de 18h à 22h, au gré des allées et venues des visiteurs. Issus de différents milieux, de la danse à la philosophie, ses collaborateurs reçoivent en temps réel les indications d’Anne Imhof pour adapter leur performance au flux des spectateurs, donnant ainsi naissance à une œuvre vivante, polyphonique, où le rythme des corps se calque sur la topographie du lieu. « Pendant les performances, les différentes salles deviennent une sorte d’hétérotopie, un espace d’art mélangé à un espace onirique, dans lesquels tout se transforme en décor et mise en scène », souligne Anne Imhof. Avec ce cycle de performances, le Palais de Tokyo n’a peut-être jamais été aussi vivant.
Infos pratiques
Natures Mortes, acte II – du 14 au 18 octobre et du 21 au 24 octobre, de 18h à 22h – Tarif 12€, TR 9€ – Billetterie par ici