À l’occasion de la sortie du nouveau film de Martin Scorsese, retour sur le livre saisissant de David Grann et les différences avec le film.
En 2017, le journaliste et auteur David Grann — dont le nouveau roman, Les Naufragés du Wager, vient de sortir en France — fait sensation avec la sortie de son livre Killers of the Flower Moon. Publié en France sous le titre La note américaine (aux éditions Globe), il s’intéresse aux meurtres des indiens Osages en Oklahoma dans les années 1920.
Au début du XXe siècle, les indiens d’Amérique sont pour la plupart décimés ou parqués dans des réserves. Les Osages eux, grâce au pétrole découvert sur leur terre, sont riches. Les blancs sont envieux et toute une économie locale se créé autour des indiens Osages. Puis, les meurtres commencent. Avec son livre, David Grann traite autant de l’enquête autour des homicides d’indiens, que de l’histoire des États-Unis. Face à l’inaction des autorités locales, l’État fédéral ouvre en effet une enquête et l’ambitieux J. Edgar Hoover, fondateur du FBI, s’empare de l’affaire. Le livre attire l’attention de Martin Scorsese, qui propose son adaptation cinématographique à partir du 18 octobre.
L’impulsion de Martin Scorsese et de Leonardo DiCaprio
Le projet de départ pour Martin Scorsese est de s’intéresser, comme David Grann, à l’enquête menée par le FBI et Leonardo DiCaprio rejoint le projet dans le rôle de l’agent du FBI, Tom White. Toutefois, lors du développement, Scorsese et DiCaprio tombent sous le charme de l’actrice Lily Gladstone, et décident de recentrer le film sur son personnage, Mollie Burkhart. Leonardo DiCaprio abandonne le rôle lié au FBI et prend celui d’Ernest, neveu de William King Hale, joué par Robert De Niro.
En modifiant le regard porté sur le film, Martin Scorsese fait une adaptation très personnelle du livre de David Grann, en diminuant considérablement la présence du FBI, pour se focaliser sur le coeur du film : les indiens Osages, à commencer par Molly.
Le cinéaste américain a même récemment affirmé que Killers of the Flower Moon était inspiré de deux films d’Ari Aster : Midsommar et Beau is Afraid.
Ces deux créations auraient, en effet, poussé Martin Scorsese a repensé le rythme de son long-métrage. « J’aime beaucoup le style et la cadence des bons films d’horreur, tels que Midsommar et Beau is Afraid d’Ari Aster. C’est un peu plus lent, un peu plus tranquille. J’étais très préoccupé par le fait de laisser de la place à des scènes qui n’apportaient rien au récit d’un point de vue narratif, des scènes qui seraient plutôt relatives aux Osage et à leur culture » a-t-il déclaré auprès de The Irish Time. Une bonne façon de nous donner envie avant la sortie, demain, de Killers of the Flower Moon, mais aussi de justifier la durée de 3h26.