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Pourquoi la CIA travaille sur son propre ChatGPT ?

27 septembre 2023
Par Kesso Diallo
La CIA se prépare à déployer son outil, qui sera disponible au sein de la communauté du renseignement américain, soit 18 agences.
La CIA se prépare à déployer son outil, qui sera disponible au sein de la communauté du renseignement américain, soit 18 agences. ©Borka Kiss / Shutterstock

L’agence de renseignement américaine développe un chatbot similaire à celui d’OpenAI pour permettre aux agents de passer plus facilement au crible de vastes quantités d’informations.

Depuis le lancement de ChatGPT, plusieurs entreprises sont montées à bord du train des chatbots d’intelligence artificielle (IA). Outre les concurrents d’OpenAI, ces robots conversationnels suscitent l’intérêt d’autres acteurs tels que la NASA. C’est aussi le cas de la Central Intelligence Agency (CIA), vient de révéler Bloomberg. L’agence de renseignement américaine travaille sur un outil de type ChatGPT afin de permettre aux agents de passer au crible une avalanche d’informations publiques à la recherche d’indices.

« Nous sommes passés des journaux et de la radio, aux journaux et à la télévision, aux journaux et à la télévision par câble, à l’Internet de base, au big data, et cela continue », a déclaré Randy Nixon, directeur de la division Open Source Enterprise de la CIA, à l’agence de presse. La quantité de données collectées ayant augmenté « de façon astronomique » au cours des dernières années, la CIA souhaite, avec son chatbot, permettre aux analystes de passer à un processus « dans lequel les machines transmettent les bonnes informations, un processus dans lequel la machine peut résumer automatiquement et regrouper les éléments », a-t-il expliqué.

Rivaliser avec la Chine

La CIA se prépare à déployer son outil, qui sera disponible au sein de la communauté du renseignement américain, soit 18 agences dont le Federal Bureau of Investigation (FBI) et la National Security Agency (NSA). Il permettra aux agents de rechercher des informations et de voir la source originale de celles qu’ils consultent. « Ensuite, vous pouvez passer au niveau supérieur et commencer à discuter et à poser des questions aux machines pour qu’elles vous donnent des réponses, provenant également de sources », a indiqué Randy Nixon.  

La CIA n’a cependant pas précisé quel modèle elle utilise comme base pour son chatbot. De plus, si le directeur de la division Open Source Enterprise a assuré que l’outil respectera les lois américaines sur la confidentialité, il n’a pas expliqué comment le gouvernement empêchera, par exemple, les fuites sur Internet. 

Cette initiative fait partie d’une campagne gouvernementale plus large visant à exploiter la puissance de l’IA et à rivaliser avec la Chine. Alors que le pays cherche à devenir le leader mondial du secteur d’ici 2030, les États-Unis ont ainsi pris des mesures pour contrer son influence tout en examinant les risques nationaux et économiques de cette technologie. Souhaitant encadrer l’IA, la Maison Blanche a notamment rencontré les patrons d’entreprises du secteur, qui se sont engagés à la rendre plus sûre et transparente en juillet.

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Article rédigé par
Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste