Le premier ouvrage de Sofia Coppola, Archive: 1999-2023, vient d’être publié aux éditions MACK. Au fil des pages, la cinéaste américaine revient sur l’ensemble de sa filmographie au gré de souvenirs de tournage.
Celles et ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’univers de Sofia Coppola vont être ravis. Alors que Priscilla, son prochain long-métrage, vient d’être diffusé à la Mostra de Venise, la réalisatrice et scénariste américaine a publié son premier ouvrage. Nommé à juste titre Archive: 1999-2023, le volume de 488 pages condense près de 25 ans d’archives, sagement consignées dans une douzaine de boîtes.
À l’intérieur s’entremêlent aussi bien des inspirations de toutes sortes, allant des mood boards aux scripts annotés, que des images de tournage, prises par ses soins ou par ceux d’amis photographes. Ces souvenirs matériels offrent chacun à leur façon un aperçu de la manière dont Sofia Coppola érige ses univers à l’esthétique si reconnaissable. Pensé à la manière d’un album, le beau-livre s’approche ainsi au plus près de son travail.
Les contours de l’industrie cinématographique
C’est à la suite de la réouverture de ces boîtes, un jour de confinement, que Sofia Coppola s’est décidée à rassembler toutes ses bribes de nostalgie dans un seul et même espace. De nombreuses maisons d’édition l’avaient déjà approchée par le passé, mais jamais elle n’avait pris le temps de penser un tel album. « J’ai pris du recul et j’ai réalisé que j’avais désormais un corpus d’œuvres. Je me suis rendu compte que si j’aimais un cinéaste en particulier, je serais intéressée par tous ces détails sur les coulisses », a-t-elle expliqué au cours d’un entretien accordé à Vogue.
En outre, à plus large échelle, les anecdotes qui accompagnent les images participent tout autant à esquisser les contours de l’industrie cinématographique et son évolution. Dans les premières pages, elle revient par exemple sur un cliché d’elle, saisi sur le tournage de The Virgin Suicides (1999) : « Je me souviens avoir mis un point d’honneur à porter une robe, car ce n’est pas ce que les réalisateurs portent habituellement. À l’époque, les quelques réalisatrices présentes étaient habillées comme des hommes, et j’étais déterminée à rester féminine tout en réalisant. […] J’essayais de me rebeller contre la norme de la mode sur le plateau. » Plus loin, elle explique encore que l’insertion d’images dans les scripts, comme elle l’a toujours fait, était jugée peu professionnelle par certains.
Si elles dénotent parfois, les manières de faire de Sofia Coppola traduisent finalement toute la singularité de sa pratique. Si cette dernière a inspiré un certain nombre de ses pairs, Archive: 1999-2023 intéressera sans nul doute les amateurs de 7e art qui auront également le privilège de découvrir les premières images de Priscilla, attendu en salles pour le 3 janvier prochain.
