Rompant avec les mauvaises habitudes, le diffuseur a réussi à transformer son adaptation du manga culte en triomphe. Explications.
Depuis le 31 août, la déferlante One Piece est partout. Cette fois, il ne s’agit pas de manga ou d’anime, mais d’une série live action, longtemps redoutée. Pourtant, loin de se décourager, producteurs, créateurs et acteurs ont tout donné pour livrer un résultat à la hauteur des attentes. Au final, le show a battu des records d’audience, s’est hissé dans les Top 10 internationaux de 94 pays et effacé les performances de Mercredi ou Stranger Things.
Rappelons malgré tout que Netflix avait déjà connu quelques réussites, d’un retentissement certes moindre, comme avec Alice in Borderland, série adaptée du manga de Haro Asō. La diffusion des deux longs métrages Rurouni Kenshin avait, elle aussi, démontré que l’espoir était possible. Mais l’abordage mené par Netflix sur One Piece reste unique en son genre.
1 Un créateur très impliqué
Eiichirō Oda n’est pas un mangaka comme les autres. Il peut se montrer parfois fantasque (comme quand il déclare vouloir confier l’écriture d’un chapitre de One Piece à une IA), mais il reste viscéralement attaché à son œuvre et voue un immense respect à ses fans, comme en témoigne la longévité de son manga. Un amour qu’il porte aujourd’hui également au casting de la série, Iñaki Godoy en tête.
Parvenir à sans cesse se renouveler tout en tenant ses lecteurs en haleine après ses quelque 1091 chapitres mérite un coup de chapeau (de paille, oui). L’auteur n’a rien concédé à Netflix sur cette adaptation, menaçant même de bloquer la production en cas de désaccord, comme sur la présence des doubleurs originaux de l’anime en VO. Une implication qui tranche avec celles des précédents ratages.
2 De vrais passionnés à la barre
Matt Owens et Steven Maeda, co-showrunners de la série, ont essuyé bien des tempêtes avant de savourer le triomphe de leur périple. Harcelés par des questions de fans intransigeants, questionnés sur leur réelle connaissance du sujet et leur légitimité sur le projet, ils ont tenu bon. Bien des créateurs auraient quitté le navire face à un tel tsunami d’animosité.
Au contraire, ils n’ont cessé de chercher à convaincre les lecteurs et spectateurs de leur passion commune, et de leurs intentions respectueuses envers l’œuvre originale. Le résultat, mais aussi l’omniprésence des easter eggs et clins d’œil, en sont la démonstration parfaite.
3 Un sacré trésor de guerre
Que seraient des pirates sans trésor ? Si Luffy veut devenir le roi des pirates, Netflix voulait devenir le roi des adaptations de manga. Et pour y parvenir, le diffuseur a dépensé (presque) sans compter. Le budget global de 144 millions pour seulement huit épisodes en fait l’une des productions les plus chères de l’histoire, devançant même, au prix de l’épisode, des monstres tels que Game of Thrones.
Reproduire l’univers délirant d’Oda en live action ne pouvait se faire sans un recours massif aux effets spéciaux, mais il ne faut pas oublier de saluer le casting de jeunes moussaillons, promis à un bel avenir. Peut-être dans une saison 2, qui trouvera sa raison d’être pour Netflix dans une analyse au long cours, forcément.
