Article, Décryptage

Faut-il s’aventurer dans les sables brûlants d’Atlas Fallen ?

09 août 2023
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Le jeu Atlas Fallen sort le 10 août sur PC, PS5 et Xbox Series.
Le jeu Atlas Fallen sort le 10 août sur PC, PS5 et Xbox Series. ©Focus Entertainment

À l’heure où il devient de plus en plus difficile pour les éditeurs de sortir du lot dans la catégorie âprement disputée des jeux d’action-RPG en monde ouvert, Atlas Fallen sombrera-t-il dans l’oubli aussi vite que Forspoken ou saura-t-il créer la surprise ?

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Dans le monde du jeu vidéo comme ailleurs, le désert exerce une fascination évidente sur notre imaginaire. Antoine de Saint-Exupéry y avait trouvé son Petit Prince, Frank Herbert avait su y puiser l’inspiration pour créer l’incroyable cycle de Dune, tandis que le film Lawrence d’Arabie était instantanément entré dans la légende. Mais quels mystères peuvent donc bien receler ces sables brûlants où il n’y a strictement rien, sinon l’illusion d’un mirage ou la perspective atroce de s’enliser dans des sables mouvants ?

C’est peut-être justement cela qui fascine. Au point d’imaginer ce que pourrait être un monde entièrement envahi par des dunes désertiques hostiles à toute forme de vie. L’endroit idéal pour construire les fondations d’un univers virtuel dont le destin reposerait uniquement entre nos mains.

Un aperçu du monde d’Atlas Fallen et de sa direction artistique.©Focus Entertainment

Quand le jeu vidéo s’empare des mirages du désert

Le jeu vidéo aussi revient régulièrement au désert, immortalisant par exemple dans l’esprit des joueurs les images poétiques d’un Journey pour un voyage insolite flirtant avec l’art. Difficile de ne pas marquer définitivement les esprits avec un titre dans lequel on peut se laisser simplement bercer par le plaisir de glisser doucement sur des dunes s’étendant à perte de vue. Le directeur artistique de Journey prépare d’ailleurs une nouvelle incursion saisissante dans le désert de son prochain jeu Sword of the Sea, forcément très attendu par les amateurs de dépaysements virtuels.

Le fait de pouvoir glisser rapidement sur les dunes rend l’exploration d’Atlas Fallen assez grisante.©Focus Entertainment

Et que dire alors de la licence Prince of Persia qui ne cesse de se réinventer à travers sa magie inspirée des Contes des Mille et Une Nuits ? En attendant de pouvoir se perdre aussi dans le monde massivement multijoueur de Dune : Awakening, c’est bien l’ambitieux Atlas Fallen qui s’empare de tout cet imaginaire désertique pour nous lancer un nouveau défi : briser nos chaînes afin de défier les dieux !

©Focus Entertainment

Un bestiaire des sables venu du passé

On dit que le souvenir de l’existence des dieux est inscrit dans chaque grain de sable du désert, à une époque où les héros furent bannis et leur monde réduit à l’état de ruines. Depuis ce jour, il ne reste que les vestiges d’un lointain passé aux allures de légende et des êtres humains opprimés qui ne rêvent que de se venger de ces divinités vaniteuses. Car, dans Atlas Fallen, ce sont bien des créatures mythiques aux proportions gigantesques que l’on nous propose de défier dans des affrontements épiques jouables aussi bien en solo qu’en coopération. Des entités appelées « Ombres » que plus personne n’ose venir défier, sinon un nouvel élu qui pourrait bien devenir le champion du peuple d’Atlas en obligeant ces monstres à retourner à la poussière d’où ils sont issus.

Voilà le genre d’abominations qu’il vous faudra affronter.©Focus Entertainment

Un nombre considérable d’influences diverses gravite d’ailleurs autour de ce titre développé par Deck13 pour Focus Entertainment sur PC, PS5 et Xbox Series. On pense forcément un peu à God of War devant la fureur avec laquelle notre avatar déchaîne son « fouet de sable » pour balayer ses adversaires comme s’il détenait les lames du chaos. Armé aussi du « faucheur des dunes » et des « poings du désert », notre personnage semble avoir tous les atouts en main pour virevolter furieusement au dessus des sables. Mais il est pourtant loin d’être intouchable et les subtilités du système de combat sont là pour nous le rappeler.

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Un gantelet pour les gouverner tous

Loin de se résumer à de l’action pure, Atlas Fallen puise une grande partie de son attrait dans son monde aux allures de planète-désert. Avec un peu de la magie de Journey dans ses glissades par-delà les dunes, l’exploration se veut fluide, rapide et instinctive. Rien ne nous oblige, la plupart du temps, à affronter les monstruosités qui jaillissent du sable, si ce n’est pour améliorer les capacités de notre gantelet magique sans lequel nous n’aurions pas le moindre pouvoir. C’est en effet lui qui nous donne la possibilité de manipuler se sable, de foncer dans les airs ou de déterrer du sol aride des édifices enfouis, sans lesquels on ne pourrait se hisser vers notre destination. Il est facile de se perdre dans les sables d’Atlas Fallen tant le titre s’efforce de ne pas nous prendre par la main pour nous inciter justement à explorer en observant attentivement ce qui nous entoure.

L’évolution du personnage se fait à travers celle de son gantelet.©Focus Entertainment

À travers ce mystérieux gantelet, ce sont aussi des dizaines et des dizaines de pouvoirs divins qui deviennent progressivement disponibles pour nous permettre d’étoffer notre style de combat. Peut-être y en a-t-il trop mais le but est bel et bien de nous offrir la possibilité de construire notre propre manière de jouer, même si les meilleurs avantages ont bien souvent une contrepartie. Les pouvoirs les plus ravageurs ne peuvent être activés qu’en accumulant assez de ferveur durant les combats, mais vous en aurez besoin autant pour l’attaque que pour la défense ou pour débloquer de nouvelles compétences. Plus les combats s’éternisent, plus ils deviennent spectaculaires, malgré une certaine frustration à ne pas pouvoir exploiter toute la palette de techniques stockée dans la réserve des pierres d’essence à fusionner. S’ajoute à cela la nécessité de cibler certaines parties du corps des créatures les plus colossales afin de les mettre à genoux pour percer leur vulnérabilité.

La profusion de pierres d’essence permet de personnaliser l’expérience.©Focus Entertainment

Les enjeux d’Atlas Fallen

La comparaison avec la proposition de Forspoken revient elle aussi à travers ce fameux gantelet qui nous parle directement pour nous aiguiller dans notre quête héroïque visant à défier les dieux. Dans le titre de Square Enix, l’héroïne devait elle aussi ses talents magiques au bracelet parlant qui était soudé à son bras, mais la teneur de leurs conversations se voulait bien moins sérieuse. Atlas Fallen ne perd jamais de vue son envie de proposer un récit épique, de ceux que l’on découvrirait sur une stèle poussiéreuse extirpée des confins du désert.

Le monde d’Atlas Fallen possède sa propre mythologie.©Focus Entertainment

Il peine cependant à capter notre attention sur le plan narratif, car les individus qui peuplent son histoire n’ont pas la personnalité et le charisme suffisants pour donner assez d’épaisseur à son récit. Le fil rouge se déroule étonnamment vite, même si la progression est régulièrement stoppée par la nécessité de partir traquer les monstres les plus imposants pour améliorer les pouvoirs du gantelet.

Il y a donc un sentiment de répétition qui fait rapidement planer son ombre sur la formule proposée par cet Atlas Fallen, et l’on comprend d’autant mieux l’idée d’y avoir inclus la possibilité de jouer en compagnie d’un autre guerrier des sables. En coopération, le jeu revêt davantage des allures de chasse aux monstres, quitte à sacrifier un peu de cette atmosphère de fin du monde qui caractérise les parties en solitaire. L’intégralité de la campagne peut d’ailleurs être découverte en coop, ce qui ouvre la porte à d’autres types d’enchaînements spéciaux pendant les combats.

©Focus Entertainment

Serez-vous le champion du peuple d’Atlas ?

Alors, faut-il vraiment se perdre dans les sables brûlants d’Atlas Fallen ? Tout dépend à quoi ressemble ce désert qui vous fascine, vous. S’il est à vos yeux synonyme de mystère et d’évasion, vous trouverez dans les vastes contrées du jeu de quoi assouvir votre soif de découverte et d’exploration. Son monde abrite en effet un nombre important de quêtes optionnelles et quantité de secrets enfouis dans les sables, ou même de cartes au trésor à dénicher.

Si vous en avez assez de vous battre en solo, le jeu autorise les parties en coopération.©Focus Entertainment

Pour autant, sa durée de vie est loin d’être aussi démesurée que peut l’être celle d’un Assassin’s Creed Origins, si l’on veut rester dans la thématique désertique. Mais le caractère répétitif de la collecte des pierres requises pour améliorer le gantelet peut aussi finir par lasser, tout comme le manque de clarté autour de certains objectifs. Il faut surtout garder à l’esprit que le cœur du jeu réside essentiellement dans les affrontements à livrer contre des créatures toujours plus colossales. À vous de voir si ce genre de défi vous motive suffisamment pour tenter de le relever en solitaire, à moins que vous n’ayez déjà quelqu’un en tête pour vous permettre de vivre cette aventure en duo.

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