L’Expo 2020, reportée en raison de la crise sanitaire, a été inaugurée en grande pompe à Dubaï (Emirats Arabes Unis) et doit durer jusqu’au 31 mars 2022. Celle-ci attend des millions de visiteurs mais suscite déjà la controverse.
C’est sous la chaleur étouffante de Dubaï que l’exposition universelle 2020 a ouvert ses portes au public le 1er octobre dernier après une cérémonie d’ouverture haute en couleur. 190 pays représentés pour autant de pavillons, sept milliards de dollars investis, sur une superficie totale de 480 hectares : l’émirat voit les choses en grand et entend incarner aux yeux du monde le poumon de l’innovation, notamment d’un point de vue écologique. Ainsi l’exposition repose-t-elle sur trois piliers que sont la durabilité, la mobilité et l’opportunité. Du côté du pavillon français, c’est la start-up Flying Whales qui a été choisie pour représenter le secteur de l’innovation tricolore, avec leur projet de dirigeable futuriste capable de transporter des charges particulièrement lourdes avec une moindre empreinte écologique.
Une exposition universelle d’ores et déjà controversée
L’Expo 2020 s’est donc ouverte en présence de la plupart des pays européens, malgré la résolution du Parlement européen votée le 16 septembre dernier de boycotter l’événement afin de souligner l’indifférence des Émirats quant aux violations des droits humains dont ils sont régulièrement accusés. Ceux-ci sont en particulier critiqués pour leurs atteintes à la liberté d’expression – en témoigne les nombreux prisonniers politiques défenseurs des droits humains – et pour les conditions de travail déplorables des ouvriers sur les chantiers des pays du Golfe, à l’image des polémiques liées à la Coupe du monde qui se tiendra au Qatar en 2022. Trois ouvriers ont effectivement perdu la vie et plus de soixante-dix ont été blessés dans les travaux en vue de l’exposition, ont déclaré dans la foulée des responsables de l’émirat qui assurent par ailleurs respecter les normes internationales en matière de sécurité.
Enfin, d’autres se questionnent déjà sur la pertinence du volet écologique mis en avant par l’exposition, pour un pays qui s’est engagé à se décarboner d’ici 2050 tandis que les gratte-ciels continuent de sortir de terre et que les Émirats comptent toujours parmi les États les plus énergivores de la planète.