Chaque mois, L’Éclaireur vous propose une sélection de livres permettant de comprendre un sujet lié au numérique. Au menu de ce cinquième article : la déconnexion numérique.
Smartphone, ordinateur, télévision… Avec la multitude d’appareils électroniques à notre portée, notre exposition aux écrans ne cesse d’augmenter. Selon le dernier baromètre du numérique publié en janvier, nous passons un tiers de notre temps éveillé devant un écran. Et, les vacances ne sont pas forcément synonymes de déconnexion, période où nous pouvons, au contraire, utiliser autant voire plus notre smartphone que le reste de l’année.
Cet été, L’Éclaireur vous propose cinq livres pour comprendre votre rapport au numérique et vous déconnecter, adultes comme enfants.
Hyperconnexion, de Michael Stora et Anne Ulpat
Socialiser, effectuer des recherches, faire ses courses, rencontrer l’âme sœur… Les usages du numérique, qui ont révolutionné nos existences, sont nombreux. À une époque où nous sommes tous connectés et où il est difficile de se passer du numérique, le psychologue et psychanalyste Michael Stora et la journaliste Anne Ulpat se demandent « pourquoi a-t-on si souvent le sentiment d’être “accros” au numérique ? » et si nous le sommes vraiment.
Avec ce livre, ils entendent décrypter nos rapports au numérique et à ses supports, « sans jugement moral ni éthique, mais aussi sans tabou ». Leur objectif n’est pas de fournir des recettes pour déconnecter, mais plutôt d’observer nos usages excessifs et de poser les bonnes questions. « Cet ouvrage a la grande ambition de donner à penser. Notre intention est de décrypter le phénomène de l’intoxication numérique sous un angle psychologique et psychanalytique, en se dépouillant donc de tout jugement moral », indiquent les auteurs. Avec leur livre, ils souhaitent permettre à chacun de « se reconnecter un peu plus à lui-même (…) en essayant de comprendre ce qui se joue derrière les différentes conduites addictives ».
2 h chrono pour déconnecter (et se retrouver), de Virginie Boutin et Fabienne Broucaret
« Prenez le meilleur de la technologie sans qu’elle prenne le meilleur de vous ! » C’est ce qu’entendent proposer Virginie Boutin, coach au service de la prise de décision, et Fabienne Broucaret, fondatrice du média My Happy Job, avec ce livre pratique composé d’infographies, d’exercices et de témoignages. Ils s’adressent aux personnes qui ne parviennent pas à lâcher leur smartphone, surfent sur les réseaux sociaux machinalement ou encore consultent leurs mails plusieurs fois par heure.
Tiré de leurs propres expériences et des échanges réalisés lors d’ateliers en entreprise ou de tables rondes, ce livre vise à « vous inviter à repenser votre relation aux outils connectés, pour mieux la gérer au quotidien ». Car, pour les autrices, ce n’est pas la technologie en soi qui est un problème, mais plutôt la manière dont on s’en sert. Elles proposent ainsi de réaliser un autodiagnostic et un état des lieux des conséquences de l’hyperconnexion pour ensuite fournir des solutions, des exercices, des conseils pratiques et des partages d’expériences pour aider à (re)devenir acteur de sa vie numérique.
Mission déconnexion, de Laurence Bril
Dans ce livre destiné aux enfants, Laurence Bril, journaliste spécialisée dans les usages numériques, fait le tour du sujet que sont les écrans (infos ou intox, amis en ligne, impact sur la santé, harcèlement, etc.) Comportant des jeux, des quiz et des tests à faire en famille, il se présente sous la forme d’un guide, illustré par Léo Louis-Honoré, auteur de bandes dessinées. Objectif : inviter les enfants à se poser les bonnes questions, telles que « Combien de temps passes-tu devant un écran ? » ou « Pour y faire quoi ? ».
Avec ce livre, Laurence Bril entend surtout proposer des solutions « pour que les enfants apprennent à faire leurs propres choix et évitent de se laisser toujours plus entraîner, au risque d’un comportement addictif ». La journaliste y aborde aussi une autre facette du problème du numérique : la pollution qu’il engendre, ce dont les enfants n’ont souvent pas conscience.
Déconnexion des connexions, de Lise Viera
Avec la pléthore d’appareils électroniques existants, nous vivons aujourd’hui dans des sociétés hyperconnectées et dans lesquelles il paraît difficile voire impossible de se passer des technologies. Des mouvements de « digital detox » (« détox numérique », en français) ont pourtant fait leur apparition. La revue Sciences de la société s’est intéressée à cette tendance, ainsi qu’aux causes et effets de la déconnexion numérique.
« Il ne s’agit pas d’une éradication totale, mais plutôt de prendre du recul et de faire un usage raisonné de ces technologies en en conservant la maîtrise », précise son autrice, Lisa Viera, professeure émérite en sciences de l’information et de la communication. « Les raisons invoquées sont multiples. Le politique lui-même s’en est mêlé puisque, depuis le 1er janvier 2017, la loi travail prévoit un dispositif de “droit à la déconnexion” visant à protéger les salariés d’une hyperconnexion généralisée », ajoute-t-elle. Dans ce numéro, elle aborde ainsi les causes et effets de la « digital detox », que celle-ci « soit partielle ou intégrale, temporaire ou définitive, délibérée ou assumée ».
Déconnexion : le mouvement, de F.C Mary
Une fiction autour de la déconnexion numérique. Paru le 11 mai dernier, elle est décrite par son éditeur comme le « thriller qui fait trembler Elon Musk ». Son histoire se déroule dans un futur proche, où « cinq chercheurs en intelligence artificielle lancent un mouvement de résistance pour contrer les dérives d’Internet qui menacent toujours davantage la liberté et l’intégrité psychique des êtres humains ». Baptisé Déconnexion, il connaît un succès fulgurant, des millions d’internautes s’engageant à se déconnecter dans 100 jours, au plus grand malheur des entreprises technologiques qui souhaitent à tout prix éviter la fin possible d’Internet.
Ce livre est le premier d’une série de trois tomes, dont le second – Déconnexion : l’Archange du Web – sortira en octobre. Alors que son auteur, connu sous le pseudonyme F.C Mary, a voulu rester anonyme, il est possible que son identité soit révélée à la sortie du troisième tome, selon son éditeur. Un projet audiovisuel est aussi en cours de développement.