Selon le Wall Street Journal, la société à l’origine de ChatGPT a mis en garde Microsoft sur une intégration précipitée de sa technologie dans le moteur de recherche Bing.
Renforcé en début d’année avec un investissement de plusieurs milliards de dollars, le partenariat entre Microsoft et OpenAI est loin d’être tout beau tout rose. Selon le Wall Street Journal, il aurait en effet provoqué des conflits et de la confusion en coulisses. La société à l’origine de ChatGPT aurait notamment averti la firme de Redmond sur une intégration précipitée de sa technologie dans le moteur de recherche Bing. Elle l’aurait mis en garde sur les dangers d’un lancement prématuré du chatbot de Bing, basé sur le modèle GPT-4 sans entraîner davantage celui-ci.
Pour OpenAI, il fallait plus de temps pour minimiser les problèmes tels que les réponses inexactes ou bizarres. Les avertissements de la société se sont avérés exacts. Mis en ligne en février dernier, les utilisateurs de l’outil ont rapidement été confrontés à des réponses incorrectes et étranges. Le géant américain a par la suite limité le nombre d’échanges avec son outil pour éviter les dérapages, restrictions sur lesquelles il a rapidement fait marche arrière.
Des sources de conflits
Le lancement de ChatGPT l’automne dernier aurait également provoqué des tensions entre OpenAI et Microsoft. Si les deux sociétés travaillent ensemble, elles sont aussi en concurrence. D’après le Wall Street Journal toujours, OpenAI a seulement prévenu la firme de Redmond quelques semaines avant de commencer à tester publiquement son chatbot. Au même moment, Microsoft commençait à intégrer la technologie du créateur de ChatGPT dans son moteur de recherche. Des employés du géant américain craignaient ainsi que le robot conversationnel ne vole la vedette au nouveau Bing.
Autre source de conflits : OpenAI n’est pas seul à vendre sa technologie. Par le biais de leur partenariat, Microsoft le fait aussi avec Azure, ses services de cloud computing. Dans le même temps, le créateur de ChatGPT a développé ses propres produits qui s’adressent aux mêmes clients que son partenaire. Des entreprises se sont ainsi vu proposer le même accès à des produits alimentés par la technologie d’OpenAI par la société un jour et par l’équipe Azure plus tard.
Satya Nadella, PDG de Microsoft, est revenu sur cette concurrence lors d’une interview avec Wired mardi dernier : « J’avais l’impression qu’OpenAI visait la même chose que nous. Donc, au lieu d’essayer d’entraîner cinq modèles de base différents, je voulais une base (…) Nous nous sommes donc associés. Ils parient sur nous, nous parions sur eux », a-t-il expliqué. Interrogé sur une tentative d’achat d’OpenAI par Microsoft, le patron de l’entreprise a cependant esquiver la question.