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Qu’est-ce que la SportsTech, cette mouvance qui développe le sport grâce à la technologie ?

11 juin 2023
Par Benjamin Logerot
La SportsTech ne concerne pas que les améliorations de la pratique sportive en elle-même, mais aussi de l'expérience autour.
La SportsTech ne concerne pas que les améliorations de la pratique sportive en elle-même, mais aussi de l'expérience autour. ©Red Mango/Shutterstock

Après la FinTech et la MedTech, un nouveau terme débarque sur le devant de la scène en France : la SportsTech. Un secteur entier qui se base sur les nouvelles technologies pour faire avancer le sport, les JO 2024 de Paris en ligne de mire.

Un secteur en pleine expansion en France, qui aura même le droit à un hall et un événement dédié lors du salon VivaTech qui se tient du 14 au 17 juin prochain à Porte de Versailles à Paris. Comme la MedTech ou la FinTech, la SportsTech se présente sous la forme d’une petite galaxie de startups notamment, travaillant dans un but général commun : améliorer l’expérience du sport grâce à la technologie.

Une définition pour la SportsTech ?

Lorsqu’on regarde avec du recul l’histoire du sport, la pratique ou la façon d’en profiter a toujours été sujette à évolutions. On ne joue pas au football comme il y a 50 ans et on ne regarde pas le football comme il y a 50 ans. Déjà, les entrepreneurs, les passionnés ou simples pratiquants curieux utilisaient les dernières technologies et avancées à leurs dispositions pour faire évoluer leur pratique. La SportsTech, c’est exactement cela, mais transposée avec les outils du XXIe siècle et plus précisément du début des années 2020. La SportsTech, c’est utiliser la technologie pour améliorer l’expérience autour du sport.

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Le salon VivaTech accueillera la SportsTech dans un hall dédié. ©VivaTech

« Quand la technologie est utilisée pour créer une solution dans le domaine du sport, cela s’inscrit dans le cadre de la SportsTech. » Voici donc comment Christoph Sonnen, fondateur de leAD Sports, un accélérateur de programmes, définit le secteur dans une interview donnée en 2019 au site du grand salon allemand ISPO.

Pour être un peu plus concrets, regardons quelques exemples de spécialisation de sociétés françaises : applications pour réserver des terrains de sports autour de chez soi sans avoir à être membre d’un club ou licencié ; accompagnement numérique des organisations sportives ; réseau social de sport pour les clubs ; géolocalisation et gestion de flottes de vélos et trottinettes ; assistance dans le coaching fitness ; boîtier de mesure et de contrôle des paramètres de santé des chevaux ; etc.

Le terme même de SportsTech nous vient des États-Unis et commence à apparaître ailleurs dans le monde de façon consistante vers l’année 2018. Tout récemment donc. En France, le secteur se veut vivace et a même décidé de se rassembler dès 2019 dans un collectif appelé French SporTech. Un collectif regroupant à ce jour une petite centaine de startups du pays spécialisées dans les solutions autour du sport, dont la licorne Sorare, une application qui permet de constituer son équipe de foot par l’achat de cartes sous forme de NFT.

Un secteur en pleine évolution

En 2022, le cabinet Roland Berger publiait un rapport pour le collectif SporTech faisant état de la santé du secteur dans le monde et sur le territoire français. Pour résumer rapidement, dans le monde, la SportsTech attire de plus en plus d’investissements, ceux-ci ayant augmenté de 360 % entre 2017 et 2021 pour atteindre 27,3 milliards de dollars selon l’étude. Le rapport du cabinet établit que la SportsTech est surtout portée par le fitness connecté ou les paris et sports en ligne (esport). Les solutions de sport à la maison ou en entreprises (équipements, applications) ont aussi le vent en poupe et font l’objet d’investissements importants.

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En 2021, les startups françaises levaient 745,5 millions d’euros pour se développer. ©Cabinet Roland Berger

Si les États-Unis mènent la danse, la France ne s’en tire pas si mal en termes d’investissements, se positionnant à la quatrième place en 2021. Le pays a même vu émerger, comme nous l’avons dit plus haut, une licorne dans le secteur, une startup valorisée à plus d’un milliard de dollars. L’année dernière, trois tendances avaient été identifiées par le cabinet Roland Berger dans son étude (le fitness connecté, le sport au travail et le fantasy sport avec les NFT), et une quatrième ferait son apparition de manière bien plus rapide : l’intelligence artificielle. Ces tendances seront toutes présentes lors du salon VivaTech qui se tient la semaine prochaine à Paris.

La SportsTech a tellement pris en ampleur que VivaTech et la Global Sports Week, un rendez-vous annuel du sport mondial, se sont associés pour créer Future of Sport. Un thème à part entière dans le salon, qui occupera tout un hall. L’occasion de braquer les projecteurs sur la SportsTech avec l’approche de deux événements sportifs de grande importance dans l’Hexagone : la Coupe du monde de rugby en septembre prochain et, évidemment, les Jeux olympiques de Paris en 2024. L’occasion pour les entrepreneurs français de la SportsTech de briller et de vivre leur moment de gloire.

Les JO 2024 dans la ligne de mire

Si les derniers Jeux olympiques d’été à Tokyo ont vu leur lot d’innovations, le secteur français se rassemble solidement pour proposer les grandes solutions qui accompagneront ceux de Paris. L’organisation même de l’événement veut montrer au monde les avancées, pas seulement strictement sur un plan sportif, mais aussi sur l’expérience de ces JO. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le comité d’organisation a débauché dès 2020 Omar El Zayat, ancien directeur de l’incubateur spécialisé dans le sport Le Tremplin, en tant que responsable de l’innovation.

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Les JO de Paris en 2024 se présentent comme une vitrine du savoir-faire technologique de la French Tech. ©Paris 2024

L’homme expliquait d’ailleurs dans le rapport rendu par le cabinet Roland Berger que les startups françaises pouvaient proposer spontanément leurs innovations à Paris 2024. Il ajoutait également que l’année 2022 avait été celle du prototypage et qu’ensuite viendrait le temps des livraisons. VivaTech devrait donc être l’occasion, cette année, de voir les premières solutions définitives qui seront utilisées lors des JO. Omar El Zayat précisait de plus les thèmes clés des innovations recherchées par Paris 2024 : « L’accessibilité, la durabilité, l’expérience des supporters (à domicile ou dans les stades), l’engagement des fans, l’expérience des athlètes, l’optimisation des processus ou le design actif. »

Paris 2024 devrait donc voir arriver de nombreuses innovations et pas seulement sur les équipements des sportifs. Certes, ceux-ci sont de plus en plus poussés, dotés de nombreux capteurs trackant les performances ou conçus dans des matières spéciales, mais la SportsTech apportera également bien plus. Des solutions de visionnage d’épreuves augmenté grâce à la réalité augmentée ou des infrastructures plus digitalisées, offrant des informations supplémentaires aux supporters sur place. Le sport électronique, toujours en plein essor dans le monde malgré les récentes difficultés rencontrées par le secteur américain, fait même son entrée aux Jeux olympiques, avec plusieurs compétitions de jeux vidéo organisées en marge de l’événement.

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