83% des requêtes provenant de gouvernements autoritaires ont été satisfaites par le réseau social depuis l’arrivée du milliardaire à sa tête.
Prônant une liberté absolue de la liberté d’expression, Elon Musk s’est pourtant plié à plusieurs demandes de restriction ou de censures de contenus sur Twitter. Au cours des six premiers mois suivant son acquisition du réseau social, la plateforme a accepté des centaines d’injonctions gouvernementales, a révélé le quotidien espagnol El Pais. Le dernier exemple en date remonte à deux semaines, lorsque Twitter a bloqué des comptes critiquant le président Recep Tayyip Erdogan, à deux jours du premier tour des élections en Turquie.
Plus précisément, selon le quotidien, le réseau social a satisfait 83% des demandes provenant de gouvernements autoritaires tels que la Turquie et l’Inde. L’année précédant le rachat de la plateforme par Elon Musk, ce chiffre s’élevait seulement à 50%. Twitter a également reçu plus de requêtes gouvernementales au cours des six premiers mois suivant l’arrivée d’Elon Musk à sa tête (971), contre 338 entre octobre 2021 et avril 2022. Le réseau social a pleinement accepté 608 d’entre elles et 154 partiellement.
Pas d’autre choix que de se plier aux requêtes gouvernementales
Matthew Yglesias, éditorialiste chez Bloomberg, n’a pas manqué de souligner cette ambiguïté, tweetant l’article du quotidien espagnol avec une légende citant Elon Musk se qualifiant d’« absolutiste de la liberté d’expression ». « Vous êtes vraiment un imbécile. Dites-nous où nous avons eu un véritable choix et nous reviendrons dessus », lui a répondu le milliardaire.
Le patron de Tesla, SpaceX et Twitter affirme en effet qu’il n’a pas eu d’autre choix que de se plier à ses requêtes. « Les règles en Inde pour ce qui peut apparaître sur les réseaux sociaux sont assez strictes, et nous ne pouvons pas aller au-delà des lois d’un pays », avait expliqué Elon Musk le mois dernier pour justifier la suppression de contenus liés à un documentaire de la BBC très critique à l’égard du Premier ministre Narendra Modi. « Si nous avons le choix entre que nos employés aillent en prison ou que nous nous conformions aux lois, nous respecterons les lois », avait-il ajouté.