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Qui est Souleymane Cissé, lauréat du Carrosse d’or à Cannes 2023 ?

27 mai 2023
Par Edouard Lebigre
"Yeelen", prix du jury au Festival de Cannes 1987.
"Yeelen", prix du jury au Festival de Cannes 1987. ©Atriascop Paris

Alors que le Festival de Cannes touche à sa fin, retour sur l’un des moments marquants de sa 76e édition : le sacre du réalisateur Malien, Souleymane Cissé qui a reçu le Carosse d’or, un prix saluant la qualité de son œuvre et celle du cinéma africain.

Cette année, Cannes a récompensé un des réalisateurs africains les plus importants de son époque. La Quinzaine des Cinéastes, section parallèle au Festival, a décerné à Souleymane Cissé le Carrosse d’or, prix remis par la Société des réalisateurs de film pour récompenser la carrière d’un cinéaste. Le Malien rejoint donc le cercle fermé des lauréats où on peut retrouver Clint Eastwood, David Cronenberg, Martin Scorsese et Kelly Reichardt en 2022. En recevant le prix du Carrosse d’or en ouverture de La Quinzaine, Souleymane devenait donc la semaine dernière le premier lauréat africain de la récompense.

Le cinéaste a tenu à remercier le cinéma de son enfance, les salles désormais disparues de Bamako et les péplums italiens découverts lorsque celui-ci travaillait « comme projectionniste dans une maison de jeunes du Mouvement national des pionniers ».

Prix du jury en 1987

Avec son cinéma universel, à la croisée entre le poétique et le politique, Souleymane Cissé a durablement marqué le paysage audiovisuel africain. Avec seulement neuf films réalisés en 50 ans de carrière, et seulement deux depuis les années 2000, le Malien a toujours été salué par ses pairs, ainsi que par le Festival de Cannes. En 1987, son film Yeelen, parcours initiatique et poétique inspiré par le folklore africain recevait le prix du jury, devenant ainsi le premier long-métrage produit dans le continent à remporter une récompense au Festival.

Né à Bamako au Mali en 1940, Souleymane Cissé suit une formation de réalisateur à Moscou en Russie avant de réaliser quatre films entre 1975 et 1987 (Den Muso, Baara, Finyè et Yeelen), tous salués pour leur inventivité et leurs ambitions artistiques.

Le cinéaste défend un cinéma mystique et onirique, mais toujours ancré dans le réel, en témoigne le drame social Den Muso en 1978, récit d’une jeune femme enceinte confrontée au mépris de sa famille et à la lâcheté du père de l’enfant.

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L’Afrique a également été représentée dans la sélection officielle du 76e Festival de Cannes. La franco-sénégalaise Ramata-Toulaye Sy présentait cette année Banel et Adama (2023), son premier film. Le long-métrage a intégralement été tourné en pulaar, une variante du peul parlé au Sénégal.

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