Le chiffre d’affaires du marché de la musique en France a augmenté de 6,4% entre 2021 et 2022. Une hausse grandement due au numérique.
Le Syndicat national de l’édition phonographique a dévoilé mardi les chiffres du marché de la musique en France. Résultat : un chiffre d’affaires estimé à 920 millions d’euros, en progression par rapport à 2021. Malgré une hausse après le confinement, la vente en physique enregistre désormais une baisse constituée à 45 % de vinyles. La vente du CD a quant a elle baissé d’un quart en un an. Ces statistiques confirment l’importance du numérique sur le marché de la musique en France, dont le chiffre d’affaires est environ estimé à 569 millions d’euros. Presque 75% des ventes en 2022 ont été réalisées numériquement, contre 25% en 2012. Première source de revenu, le streaming par abonnement représente maintenant 56% du marché même si le SNEP déplore « un retard sur le développement de ce segment en France. »
Un marché complètement retourné
Les chiffres de la SNEP confirment l’inversement des habitudes des Français quant à leur consommation de musique. Avant minoritaire face au physique, le numérique a retourné la balance pour être désormais majoritaire dans une France « qui n’a jamais autant écouté de musique. » En 2022, le Français moyen a écouté 17 heures de musique par semaine, 19 heures pour un jeune de 16 à 24 ans. La musique en streaming reste toute puissante, même si elle fait désormais face aux services de vidéo, 45% des 16-24 ans déclarant passer plus de temps sur Tiktok que sur une plateforme comme Deezer ou Spotify. La France est donc un pays qui ne cesse de consommer de la musique et l’industrie retrouve des chiffres semblables à 2007, néanmoins bien loin des pics de 2002. La SNEP souligne également un pays aux goûts éclectiques, le Français moyen écoutant « en moyenne dix genres de musique différents. »
Dans un rapport du Centre National de la musique publié en janvier dernier, les données collectées auprès des grandes plateformes de streaming révélaient l’existence de un à trois milliards d’écoutes frauduleuses. Le rap sort grand gagnant du phénomène, avec environ 85% de « fake-streams » sur Spotify.