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Tesla aurait truqué une vidéo promotionnelle vantant la conduite autonome

20 janvier 2023
Par Benjamin Logerot
Non content de ne pas proposer un véritable "autopilote", Tesla aurait truqué une vidéo promotionnelle qui affirmait que le véhicule se conduisait tout seul.
Non content de ne pas proposer un véritable "autopilote", Tesla aurait truqué une vidéo promotionnelle qui affirmait que le véhicule se conduisait tout seul. ©Grzegorz Czapski / Shutterstock

Alors qu’il était entendu dans le cadre du procès suite à un accident mortel impliquant une Tesla, l’ancien ingénieur Ashok Elluswamy a admis qu’une vidéo promotionnelle de la marque publiée en 2016 était truquée.

Une telle affirmation a été faite devant le tribunal l’été dernier mais l’information n’est sortie qu’il y a quelques jours, racontée par Reuters. Elle vient confirmer l’histoire sortie par le New York Times en 2021, qui affirmait déjà ce fait. La marque est déjà sous le coup de plusieurs procès et interdictions régionales visant son Autopilot et son Full Self Driving.

Un procès qui va encore plus loin

Ancien ingénieur logiciel de l’Autopilot de Tesla, Ashok Elluswamy comparaissait au tribunal pour une affaire remontant à 2018. Walter Huang, un ingénieur d’Apple, avait été tué au volant de sa voiture Tesla. L’affaire tourne évidemment autour de la conduite dite autonome du véhicule. Lors de l’audition, l’avocat avait demandé à l’ancien ingénieur si la vidéo de 2016, qui montre les capacités du système Autopilot de Tesla, montrait bel et bien les performances de la voiture produite à l’époque. Celui-ci a répondu que non.

La vidéo promotionnelle, encore présente sur le site de l’entreprise, nous montre une voiture Tesla effectuant un trajet entier sans que la personne présente ne touche une seule fois au volant. Un avertissement au début de la vidéo indique « La personne sur le siège conducteur n’est présent que pour des raisons légales. Il ne fait rien. La voiture se conduit toute seule. » On peut donc y voir la voiture s’arrêter aux feux rouges et effectuer le trajet tranquillement, sans écart ou faute. Mais tout était préparé à l’avance selon Elluswamy.

Une mise en scène pure et simple

L’ancien ingénieur de l’entreprise apporte des précisions et indique que Tesla a utilisé un système de mapping 3D de la route pour pré-calculer le trajet qu’allait effectuer la Tesla Model X. De plus, celle-ci ne possédait pas encore la technologie capable de réellement s’arrêter aux feux rouges. Autre révélation de l’ingénieur, lors des tests pour préparer la vidéo, la voiture s’est encastrée dans une barrière en effectuant une manœuvre automatique pour se garer.

Elluswamy a tout de même tenté de tempérer face au juge en affirmant que « L’intention de la vidéo n’était pas de présenter précisément ce qui était disponible pour les consommateurs en 2016. C’était pour présenter ce qu’il était possible de construire dans le système. » Le PDG de Tesla, Elon Musk, avait à l’époque partagé cette vidéo sur Twitter avec le message suivant : « Tesla se conduit seul (aucune intervention humaine) à travers les rues de la ville et les autoroutes et trouve ensuite une place de parking. »

Des fausses affirmations donc, qui viennent encore une fois mettre Tesla en difficulté sur ses propositions de voitures dites autonomes. Pour l’avocat de la femme de Walter Huang, cette vidéo publiée sans astérisque ou un quelconque avertissement était clairement trompeuse. Une affaire qui pourrait apporter de nouvelles difficultés d’importance à Tesla, alors que le cours de son action continue d’être au plus bas.

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