Le doute n’est plus permis après publication par Twitter d’une mise à jour de ses conditions d’utilisation.
Un inquiétant, quoique passionnant feuilleton a pris fin cette nuit. Après des jours d’incertitude et de spéculations en tout genre, Twitter a enfin expliqué en quoi les clients tiers pour smartphones comme Twitterrific ou Tweetbot contreviennent à ses règles d’utilisation. C’est simple : ces applications n’ont désormais plus le droit d’exister.
L’API plus accessible pour développer des clients tiers
Mis en ligne le 19 janvier, le nouveau document clarifiant les conditions d’utilisation de l’API (l’interface de programmation permettant de développer son propre client pour Twitter) pour les développeurs est sans équivoque. Désormais, il est prohibé d’utiliser l’API pour « créer un service ou un produit similaire ou qui se substitue aux applications Twitter ». En d’autres termes : c’est la fin des clients tiers pour accéder au réseau social à l’oiseau bleu.
Un coup dur à encaisser pour les développeurs concernés, dont certains comme Twitterrific maintiennent leur service depuis plus de 16 ans, et ont largement contribué à rendre Twitter populaire. Sur le blog de l’application, on peut se souvenir que Twitterrific a été le premier client Twitter disponible sur iOS avant même qu’une version officielle sorte des locaux californiens de l’entreprise.
Craig Hockenberry, PDG d’Iconfactory, qui édite Twitterrific, s’est quant à lui exprimé sur son blog personnel, regrettant une absence de communication choquante de la part de Twitter, qui n’a même pas laissé aux développeurs le temps d’expliquer à leurs utilisateurs et utilisatrices que leur service était en sursis.
Des économies de bout de chandelle
Derrière cette décision prise, d’apparence, au doigt mouillé, se cache en réalité une réalité économique. Celle de Twitter, endetté à milliards qui, sous l’impulsion de son nouveau propriétaire Elon Musk, s’est lancée dans une purge visant à réduire un maximum de coûts. Au point d’envisager de vendre des noms d’utilisateur aux enchères… ainsi que le mobilier des locaux de l’entreprise à San Francisco.
En effet si les développeurs doivent payer Twitter pour accéder à son API, les applications tierces qui émergent ne distribuent pas la publicité présente uniquement sur l’application native du réseau social. Et, dans un contexte où Elon Musk essaie tant bien que mal de rassurer les annonceurs, cette décision paraîtrait presque sensée… Mais pourquoi ne pas simplement modifier l’API pour que les applis tierces affichent maintenant de la publicité ?
Une interrogation qui restera sans doute sans réponse, alors que des centaines de développeurs de par le monde se retrouvent, du jour au lendemain, au chômage technique. Ne reste pour l’heure que TweetDeck, célèbre client alternatif qui a la particularité d’être développé en interne chez Twitter. Mais au vu des réductions d’effectif drastiques opérées par Elon Musk, il y a hélas peu de chances que TweetDeck passe l’hiver.