Entretien

Les livres de Pauline Delabroy-Allard : “Duras et Ernaux sont mes deux autrices chéries”

10 décembre 2022
Par Sophie Benard
Les livres de Pauline Delabroy-Allard : “Duras et Ernaux sont mes deux autrices chéries”
©Delphine Chanet

Chaque mois, un·e auteur·rice partage avec L’Éclaireur la dizaine de livres qui l’ont particulièrement touché·e, pour différentes raisons, à différentes époques de sa vie. Ce mois-ci, c’est Pauline Delabroy-Allard qui se prête au jeu.

Le prodigieux Ça raconte Sarah (Éditions de minuit, 2018) a introduit Pauline Delabroy-Allard sur la scène littéraire. En plus d’avoir été en lice pour les prix Goncourt et Goncourt des lycéens, ce récit intime d’une dévorante passion amoureuse a été récompensé, entre autres, par Le Prix du Style, le Prix du roman des étudiants France Culture/Télérama et le Prix des libraires de Nancy/Le Point.

Pauline Delabroy-Allard a depuis fait paraître un album jeunesse, Avec toi (Thierry Magnier, 2019) – illustré par l’artiste japonais Hifumiyo – ainsi qu’un recueil de poésies et de photographies, Maison tanière (Éditions Iconoclastes, 2021). En août dernier paraissait son deuxième roman, Qui sait (Gallimard, 2022).

Le premier livre qui vous a marqué ?

C’était, je crois, Mon bel oranger de José Mauro de Vasconcelos. Je vois encore super bien la couverture, au Livre de poche. Je l’ai lu, lu et relu.

C’est l’histoire d’un petit garçon de cinq ans qui vit au Brésil, il est assez débrouillard, il sait déjà lire, mais surtout, il a un monde interne assez intense, fantasque, et le livre raconte son histoire d’amour avec un arbre qui est son refuge. Voilà, c’est assez triste.

En fait, je suis vraiment entrée dans une passion pour les livres avec celui-ci et avec Le Château de ma mère de Marcel Pagnol. Quand j’y pense, ce sont deux livres que j’adorais parce qu’ils me faisaient pleurer à chaudes larmes. Donc je crois que c’est ça, mon biais avec la littérature, l’émotion brute.

Celui qui parle le mieux d’amour ?

Il y a évidemment L’Amant de Marguerite Duras. Mais aussi Passion simple, d’Annie Ernaux. Ce sont mes deux autrices chéries.

Celui qui vous fait rougir ?

Brouillon pour un dictionnaire des amantes, de Monique Wittig et sa compagne Sande Zeig. C’est coquin, c’est cru, c’est très moderne et très lesbien, c’est drôle, aussi… j’adore !

Celui qui vous dérange ?

Le Journal d’Anne Frank. Il me bouleverse à chaque lecture et je le lis au moins une fois par an. J’y reviens sans cesse. 

Celui qui vous obsède ?

Le Journal d’Anne Frank ! Il me bouleverse à chaque lecture et je le lis au moins une fois par an. J’y reviens sans cesse !

Celui qui vous fait rire ?

Trois hommes dans un bateau de Jerome K Jerome. Irresistible !

Celui qui vous fait pleurer ?

Ohlala, il y en a beaucoup, pour le coup. Le dernier en date : Pompières et pyromanes de Martine Delvaux.

Celui qui vous console ?

L’Arbre aux haricots de Barbara Kingsolver. C’est vraiment mon livre doudou, je le relis dès que ça ne va pas fort. C’est si beau, si doux, si fort aussi… C’est vraiment LE livre que j’aurais aimé écrire. 

Celui que vous n’avez pas compris ?

Des tas d’essais compliqués dans lesquels parfois je me lance et que je ne termine jamais… ! Argh. 

Celui que vous voulez lire depuis des années, sans jamais y parvenir ?

Le Rouge et Le Noir, de Stendhal. Eh oui… Je pense qu’un jour j’y arriverai enfin ! J’ai hâte d’être à la retraite pour pouvoir lire tout mon saoul, notamment les grands classiques qui m’ont échappés. 

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Article rédigé par
Sophie Benard
Sophie Benard
Journaliste