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Vendu 69,3 millions de dollars, ce JPEG devient le plus cher de l’histoire

15 mars 2021
Par Thomas Estimbre
Vendu 69,3 millions de dollars, ce JPEG devient le plus cher de l'histoire

L’œuvre numérique Everydays : the first 5 000 days, réalisée par l’artiste américain Beeple, a été vendue 69,3 millions de dollars chez Christie’s. Elle devient le JPEG le plus cher de l’histoire et consacre l’engouement autour des jetons non fongibles (NFT), une technologie qui repose sur le principe de la blockchain.

Un fichier JPEG de 21 079 x 21 069 pixels pesant environ 319 Mo a été adjugé pour 69,3 millions de dollars par la maison d’enchères Christie’s. L’artiste américain Mike « Beeple » Winkelmann doit cette performance à son œuvre Everydays: the First 5000 Days, un collage numérique de dessins et animations réalisées quotidiennement durant 5 000 jours consécutifs. Ce record a surpris le principal intéressé, comme en témoigne sa réaction fleurie sur le réseau social Twitter après la clôture de la vente. Âgé de 39 ans, Mike Winkelmann n’avait encore jamais vendu d’œuvre à son nom avant la fin octobre, mais l’artiste était connu pour ses projets numériques et ses collaborations, rappelle l’AFP. Il a également profité du contexte favorable pour l’art numérique et le boom du marché des jetons non fongibles (NFT).

 © Capture d’écran/Christie’s
© Capture d’écran/Christie’s

À l’image des cryptomonnaies, le NFT est basé sur la blockchain tout en utilisant des jetons non fongibles. Cette technologie intrigue et monte en puissance depuis quelques semaines en permettant de commercialiser tout objet numérique présent sur la toile. Il peut s’agir d’images, de clips vidéo, de cartes à collectionner, d’œuvres d’art ou encore de tweets. Il y a quelques jours, le patron de Twitter Jack Dorsey avait fait sensation en mettant aux enchères sous forme de NFT son premier tweet sur la plateforme. Apparue en 2017, l’appellation entre peu à peu dans le langage commun et promet de bousculer le marché de l’art. En effet, ces jetons non fongibles permettent d’authentifier des objets numériques, garantissant que ces derniers sont originaux et irremplaçables. Réputées inviolables, les NFT jouent le rôle des « certificats de traçabilité » et répondent en ce sens à l’une des craintes de l’art numérique de voir des œuvres être copiées. Le principe intéresse de plus en plus d’artistes, entrepreneurs ou collectionneurs et pourrait bouleverser le marché de l’art dans les années qui viennent.

Le marché des jetons non fongibles (NFT) est en plein boom

Dans un communiqué publié par Christie’s et repris par l’AFP, Mike Wikelmann explique que « Des artistes utilisent du stockage de données et des logiciels pour créer de l’art et le diffuser sur Internet depuis plus de vingt ans, mais il n’y avait pas [jusqu’ici] de véritable moyen pour le posséder et le collectionner »« Avec le NFT, tout ça a changé », ajoute l’artiste qui figure désormais parmi les artistes les plus chers de leur vivant, derrière David Hockney et Jeff Koons. Beeple estime que « nous assistons au commencement d’un nouveau chapitre dans l’histoire de l’art, de l’art numérique ». Ce secteur n’est pas le seul à se lancer à l’assaut des NFT, le sujet intéresse également les musiciens comme Grimes ou encore Kings of Leon avec son dernier album ainsi que le monde du sport tel que la NBA avec Top Shots.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste