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Menacé de disparition, l’archipel des Tuvalu veut se répliquer dans le métavers

16 novembre 2022
Par Kesso Diallo
Selon le ministre des Affaires étrangères, l'archipel n'a pas d'autre choix que de devenir la première nation numérique au monde.
Selon le ministre des Affaires étrangères, l'archipel n'a pas d'autre choix que de devenir la première nation numérique au monde. ©Simon Kofe / Twitter

Cet État insulaire pourrait être totalement englouti d’ici la fin du siècle à cause du réchauffement climatique. Pour préserver la culture et le patrimoine du pays, le gouvernement prévoit d’en créer une version virtuelle.

Le réchauffement climatique menace l’avenir des Tuvalu avec la montée des eaux. Face à ce danger, l’archipel polynésien qui est l’un des plus petits États au monde, va se dupliquer dans le métavers. Ce mardi, à l’occasion de la COP27, le ministre des Affaires étrangères du pays Simon Kofe a déclaré que le gouvernement prévoyait de créer une version numérique des Tuvalu, avec des répliques des îles et des monuments. « Alors que notre terre disparaît, nous n’avons d’autre choix que de devenir la première nation numérique au monde », a expliqué Simon Kofe.

S’adressant aux dirigeants mondiaux depuis une reproduction virtuelle d’un îlot menacé par la montée des eaux, il a indiqué que l’existence des Tuvalu dans le métavers sera un moyen de préserver la culture et l’histoire de l’archipel. « Notre terre, notre océan, notre culture sont les atouts les plus précieux de notre peuple et pour les protéger de tout danger, peu importe ce qui se passe dans le monde physique, nous les déplacerons vers le cloud », a fait savoir le ministre.

Une question de survie et de souveraineté

Simon Kofe avait déjà attiré l’attention lors de la COP26 l’année dernière, en s’adressant aux dirigeants mondiaux avec de l’eau jusqu’aux genoux pour alerter sur ce danger qui menace les Tuvalu. Il considère que les pays n’en font pas assez pour lutter contre les changements climatiques. Pour lui, un effort mondial concerté est nécessaire pour éviter que l’État n’existe plus physiquement. « Sans une conscience mondiale et un engagement mondial envers notre bien-être partagé, nous pourrions bientôt voir le reste du monde nous rejoindre en ligne alors que leurs terres disparaissent », a affirmé le ministre des Affaires étrangères.

Outre la survie du pays, la création d’une réplique virtuelle de l’archipel se fait aussi dans un souci de souveraineté. « Nous, à Tuvalu, prenons des mesures audacieuses pour garantir le maintien permanent de notre statut d’État et de nos frontières maritimes malgré la perte extrême de terres due au changement climatique et à l’élévation du niveau de la mer. Notre nation numérique fournira une présence en ligne qui peut remplacer notre présence physique et nous permettre de continuer à fonctionner en tant qu’État », a expliqué Simon Kofe.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste