Le rachat de Fitbit par Google suscite l’inquiétude du Comité européen de la protection des données. Le régulateur européen met en garde face aux risques d’atteinte à la vie privée et promet d’être vigilant à la question.
Google se jette un peu plus avant dans la bataille des wearables avec le rachat de Fitbit. La firme américaine a en effet annoncé en novembre avoir déboursé 2,1 milliards de dollars pour s’offrir ce spécialiste des montres et bracelets connectés. En perte de vitesse, Fitbit espère se relancer sous la houlette du géant de Mountain View. Très actif dans le domaine de la santé, Google veut franchir un cap et mise pour cela sur le respect de la vie privée.
Dès l’annonce de cette opération, Google a apporté des garanties sur la gestion des données personnelles des utilisateurs. La firme veut être « transparente », mais cela n’a pas suffi à convaincre les régulateurs américains. Ces derniers ont annoncé mi-décembre l’ouverture d’une enquête pour examiner ce rachat et la récupération de nombreuses données personnelles qui en découle. Le sujet intéresse aussi le Comité européen de la Protection des Données (EDPB) qui a fait part de ses inquiétudes concernant l’acquisition par Google de Fibit.
L’UE s’inquiète « de l’accumulation de données personnelles sensibles »
« Il est à craindre que la poursuite de la combinaison et de l’accumulation de données personnelles sensibles concernant les personnes en Europe par une grande entreprise de technologie puisse entraîner un haut niveau de risque pour les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données personnelles », a expliqué cet organe européen indépendant dans un communiqué (PDF), repris par l’AFP. L’EDPB, qui regroupe les régulateurs européens, dont la CNIL française, rappelle que Google et Fibit sont tenus de respecter le RGPD. Il invite les deux sociétés à étudier et limiter les risques potentiels de la fusion avant de soumettre celle-ci à la Commission européenne. Le régulateur européen assure qu’il se tient prêt à donner son avis sur le projet de fusion et continuera à demeurer vigilant.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, Google a réaffirmé que « la protection des informations personnelles est au cœur de ce que nous faisons et nous continuerons à travailler de manière constructive avec les régulateurs pour répondre à leurs questions ». La firme de Mountain View avait fait savoir lors de l’annonce du rachat en novembre que « les données de santé et de bien-être de Fitbit ne seront jamais utilisées pour les publicités Google ». Rick Osterloh, responsable du développement des produits chez Google, avait ajouté que le célèbre moteur de recherche donnerait « aux utilisateurs de Fitbit le choix de vérifier, déplacer ou supprimer leurs données ».