Les sanctions américaines n’empêchent pas Huawei de figurer dans la course à la 5G. Le géant chinois annonce avoir livré 400 000 antennes 5G dans le monde auprès de 56 opérateurs.
La course à la 5G bat son plein et Huawei est finalement présent. L’équipementier traverse depuis plusieurs mois une crise sans précédent et vit au rythme des sanctions américaines. Malgré les menaces venant des États-Unis, le géant chinois tient son rang de numéro un mondial des équipements télécoms et annonce avoir livré 400 000 antennes 5G dans le monde. Huawei a profité d’un événement à Zurich, en Suisse, pour faire cette annonce et le point sur sa situation.
Au cours de son discours intitulé « Faire de la 5G un succès commercial », Ryan Ding, dirigeant de Huawei, a indiqué que 56 opérateurs avaient entamé le déploiement du réseau mobile du futur. La firme assure avoir signé plus d’une soixantaine de contrats 5G dans le monde, dont plus de la moitié avec des opérateurs européens. Parmi eux, l’AFP relève qu’une quarantaine ont déjà commencé à commercialiser la nouvelle technologie mobile. À titre de comparaison, son rival européen Ericsson avait annoncé début octobre avoir signé 47 contrats avec des opérateurs pour des équipements 5G. De son côté, le Finlandais Nokia assurait début juin avoir conclu 42 contrats commerciaux sur la 5G. En France, le groupe Illiad (Free) avait annoncé à la rentrée un accord stratégique avec Nokia pour le déploiement de son réseau 5G.
L’Europe se méfie de Huawei, mais ne ferme pas la porte au géant chinois
L’an dernier, le gouvernement américain avait fait part de sa volonté de voir ses alliés boycotter les équipements Huawei. Toutefois, les pressions exercées par Donald Trump n’ont pas suffi à écarter l’équipementier chinois de la course à la 5G. De nombreux pays européens ont décidé de durcir le ton, sans toutefois fermer la porte à Huawei, comme en France ou Allemagne. Dans l’Hexagone, une responsable du ministère de l’Économie et des Finances a déclaré que la France « n’a rien de précis à reprocher à Huawei ». Après avoir longtemps hésité à exclure Huawei de son réseau 5G, l’Allemagne a finalement décidé de ne pas écarter le géant chinois. « Nous ne prenons pas de décision préventive visant à interdire tout acteur ou société », a expliqué le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, lors d’une conférence de presse à Berlin.
Les opérateurs germaniques sont tous des clients de Huawei et ont averti que l’interdiction du groupe chinois ajouterait des années de retard et des milliards de dollars de coûts dans le déploiement des réseaux 5G. Un rapport de la GSMA (association regroupant les grands acteurs de la téléphonie mobile) indiquait il y a quelques mois que l’absence de Huawei entraînerait un surcoût de 55 milliards d’euros en Europe. De plus, l’Union européenne risquerait d’accuser un retard de 18 mois dans le déploiement de cette nouvelle technologie.