Devant la presse, une responsable du ministère de l’Économie et des Finances a déclaré que la France « n’a rien de précis à reprocher à Huawei ». Cette annonce intervient en pleine course à la 5G alors que l’équipementier chinois continue de faire face aux accusations des États-Unis.
Malgré la volonté de Donald Trump de voir ses alliées boycotter les équipements Huawei, la France n’a jamais fermé à la porte à la firme chinoise. À la pointe dans le secteur de la 5G, l’équipementier continue pourtant de susciter des interrogations et des craintes dans de nombreuses régions, notamment en Europe. En début d’année, le gouvernement n’avait pas exclu de durcir le ton pour mieux contrôler l’entreprise avec la présentation d’un amendement « anti-Huawei ».
Face à la presse, une responsable du ministère de l’Économie et des Finances s’est voulue rassurante sur la situation. Elle a expliqué que la France n’avait « rien de précis à reprocher à Huawei », précise une dépêche AFP reprise par Challenges. Cette sortie intervient après la décision des États-Unis de placer Huawei sur liste noire et moins de trois semaines seulement après la mise en garde du secrétaire d’État américain. Pour l’heure, le gouvernement français justifie sa position en s’appuyant sur des contrôles déjà effectués sur le matériel Huawei utilisé dans les réseaux 4G actuels. La France compte également sur des échanges d’informations avec les autres pays européens.
La France tempère, mais ne reste pas inactive
« Il faut qu’on reste attentifs à maintenir les règles du multilatéralisme dans le commerce international telles que définies par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) », a toutefois ajouté la responsable de Bercy. Et si la France n’est pas décidée à écarter Huawei du marché de la 5G, elle confirme que son déploiement est jugé « suffisamment sérieux pour nécessiter un renforcement du cadre juridique ». À ce titre, une proposition de loi sur le sujet sera discutée cette semaine en séance publique au Sénat. Alors que la 5G a déjà été lancée en Asie et aux États-Unis, elle n’a fait ses débuts que dans une poignée de pays européens.
Le fait de se passer de Huawei en Europe pourrait entraîner du retard pour le déploiement de la 5G dans l’Union européenne et un surcoût de 55 milliards d’euros. Outre le cas Huawei, l’UE s’inquiète également pour sa sécurité avec l’arrivée de la cinquième génération de réseaux mobiles. Du côté des opérateurs, le PDG d’Orange, Stéphane Richard, a d’ores et déjà annoncé que sa société n’avait « pas prévu de faire appel à Huawei dans la 5G ». En revanche, ils sont récemment opposés à la proposition de loi anti-Huawei.