Donald Trump n’a pas hésité à signer cette semaine un décret hostile à Huawei. Le groupe chinois se dit pour sa part prêt à signer des accords de « non espionnage ».
Le géant Huawei subit de plein fouet les conséquences de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Le spécialiste des smartphones et équipements de télécommunications est dans le viseur de Washington depuis quelques années. Et Donald Trump n’hésite pas à s’en prendre à ce géant pour relancer les tensions avec la Chine. Le président américain a signé cette semaine un décret interdisant aux entreprises américaines d’utiliser du matériel de télécommunication fabriqué par des entreprises présentant un risque pour la sécurité nationale, rapporte Reuters.
Pour Donald Trump, il y avait « urgence nationale » pour prendre ce décret qui était attendu depuis quelques jours. La mesure du 45e président des États-Unis cible principalement la Chine et Huawei, déclaré « persona non grata » sur le sol américain. Selon Washington, les équipements du géant chinois des télécoms pourraient servir à des activités d’espionnage de la Chine. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, précise d’ailleurs dans un communiqué (repris par Reuters) que Donald Trump a appuyé cette mesure qui « empêchera la technologie américaine d’être utilisée par des entités étrangères d’une manière qui peut potentiellement nuire à la sécurité nationale américaine ou à ses intérêts de politique étrangère ».
Les États-Unis s’étaient distingués en demandant à leurs alliées de boycotter les équipements Huawei, alors que la bataille fait rage pour le déploiement de la 5G. En plus de ce décret, Huawei et 70 de ses filiales ont été placées sur une liste noire, obligeant le groupe à demander une licence spéciale pour pouvoir acheter des pièces et composants électroniques américains. La mesure vise à bloquer les activités de la société qui n’a pas hésité à déposer plainte contre les États-Unis en début d’année. Face aux menaces américaines, la firme chinoise s’était dite prête à abandonner le marché américain, préférant miser sur d’autres marchés.
Huawei riposte et assure que les USA seront « à la traîne pour le déploiement de la 5G »
Pour prouver sa bonne foi, le président de Huawei a assuré que son groupe était prêt à signer des accords de « non espionnage avec les gouvernements, y compris le gouvernement britannique ». Un engagement destiné à prouver que les équipements de la firme « respectent les normes en matière de non espionnage », a expliqué Liang Hua dans des propos rapportés par l’AFP. Cette déclaration est destinée à rassurer les pays occidentaux qui hésitent à faire confiance à Huawei pour le déploiement de la 5G sur leur sol.
Le groupe a aussi réagi à la signature de ce décret. Il explique que l’empêcher de commercer aux États-Unis « ne rendra pas les États-Unis plus sûrs ou plus forts ». Pour le numéro deux du marché du smartphone, cette mesure « va seulement réduire les États-Unis à des alternatives de qualité inférieure et malgré tout plus coûteuses, laissant les États-Unis à la traîne pour le déploiement de la 5G ».