Ces applications disposent aujourd’hui de nombreuses fonctionnalités pour améliorer l’expérience des utilisateurs, mais aussi pour les protéger.
WhatsApp, Messenger, Telegram… Aujourd’hui, plusieurs messageries nous permettent de communiquer et elles sont bien plus que des applications proposant de converser par messages ou d’envoyer des images. Alors que certaines existant depuis des années ont évolué, notamment en s’enrichissant de nouvelles fonctionnalités, d’autres sont plus récentes et cherchent à se démarquer de leurs concurrentes. Au fil des années, les applications de messagerie instantanée sont ainsi devenues plus humaines, plus sécurisées et plus respectueuses de l’environnement, et ne sont plus toutes gratuites.
Des messageries plus humaines
Plusieurs messageries instantanées se sont dotées de fonctionnalités les rendant plus humaines, permettant aux utilisateurs de communiquer comme s’ils le faisaient dans la vraie vie. Parmi elles figurent les réactions aux messages disponibles sur WhatsApp, Signal, Messenger ou Telegram. Comme le nom l’indique, elles sont un moyen pour les utilisateurs de réagir aux messages, mais plus rapidement qu’avec une réponse textuelle, grâce à des emojis. Autrement dit, tout comme ils rient directement lorsqu’un ami dit quelque chose de drôle dans la vraie vie, ils peuvent simplement choisir un emoji qui pleure de rire par exemple.
Les appels vidéo sont aussi un moyen de voir des réactions en temps réel sur les applications de messagerie instantanée et cette fonctionnalité s’est aussi enrichie sur Messenger. Depuis fin 2020, il est en effet possible (aux États-Unis) de regarder des films, des clips ou encore des émissions ensemble directement depuis une discussion vidéo avec la fonctionnalité Watch Together. Elle permet aux utilisateurs de « profiter des vidéos » avec leurs proches et de « voir leurs réactions en temps réel » tout en étant à distance. Pour donner vie aux conversations, la messagerie de Meta propose aussi des effets en réalité augmentée (RA), grâce auxquels il est possible d’égayer les photos, vidéos et appels vidéo avec des objets et des filtres 3D. L’année dernière, elle a d’ailleurs ajouté des expériences en RA pour les appels vidéo de groupe, soit des effets que les participants d’un appel peuvent appliquer en simultané et avec lesquels ils peuvent aussi jouer ensemble.
D’un autre côté, les messageries instantanées proposent aussi des fonctionnalités pour protéger la santé mentale des utilisateurs. Ils ont la possibilité de mettre en sourdine des conversations pendant une certaine durée afin de ne pas être bombardés de notifications, notamment lorsqu’ils font partie d’un groupe. Sur Telegram, ils ont par exemple le choix entre une heure, un jour, deux jours ou « pour toujours ». Pour les groupes, les membres peuvent par ailleurs nommer des administrateurs, qui ont la capacité, entre autres, de définir des « permissions par défaut » afin d’empêcher la publication de certains types de contenus ou même d’interdire aux membres d’envoyer des messages.
Des messageries plus sécurisées
Afin de protéger les conversations des utilisateurs, les messageries sont nombreuses à utiliser le chiffrement de bout en bout. Grâce à ce système, seules les personnes qui communiquent peuvent lire les messages échangés. Alors que certaines applications, comme Signal, l’ont mis en place dès le départ, ce n’est pas le cas de WhatsApp, qui l’intègre pour l’ensemble des communications depuis 2016, soit plus de cinq ans après son lancement. Le chiffrement n’est en revanche pas proposé sur Messenger pour le moment. Actuellement testé auprès de quelques utilisateurs, il devrait être déployé pour tout le monde en 2023.
Telegram va, lui, plus loin dans le chiffrement avec les échanges secrets. Ce sont des discussions qui ne sont pas stockées sur le cloud de la messagerie grâce à un cryptage client-client. Les messages sont ainsi uniquement disponibles sur les appareils d’origine, contrairement au chiffrement serveur-client pour les échanges classiques, qui permet aux utilisateurs d’y avoir accès depuis n’importe lequel de leurs appareils.
Les messageries instantanées proposent d’autres fonctionnalités pour offrir plus de sécurité à leurs utilisateurs. WhatsApp, Signal ou encore Telegram permettent, par exemple, d’envoyer des messages éphémères ou à vue unique. Ils s’autodétruisent dès qu’ils sont vus ou après un certain temps défini par l’utilisateur (les options varient entre quelques heures et plusieurs jours). Les messages ne s’affichant qu’une fois pouvant être capturés et conservés par les destinataires, WhatsApp teste actuellement une fonctionnalité les empêchant de faire des captures d’écran de ces derniers. Pour effacer les traces des échanges, les applications permettent aussi de les supprimer des deux côtés (émetteur et récepteur(s)).
C’est par ailleurs au nom de la vie privée que WhatsApp a commencé à déployer deux fonctionnalités en août. La première offre la possibilité de quitter un groupe de discussion en toute discrétion, avec seulement les administrateurs du groupe qui sont avertis. Avec la seconde, les utilisateurs sont en mesure de choisir les personnes qui peuvent voir leur présence en ligne (« Tout le monde », « Mes contacts », « Mes contacts sauf… » et « Personne »). Une fonctionnalité similaire est proposée sur Telegram.
Enfin, il est important de mentionner l’application suisse Threema, présentée comme une alternative plus respectueuse des données personnelles que les autres messageries. En plus d’intégrer un chiffrement de bout en bout, elle ne nécessite pas de fournir des données personnelles pour l’utiliser. « Vous pouvez utiliser Threema de manière totalement anonyme, sans révéler votre numéro de téléphone ou votre adresse e-mail », affirme la société Threema GmbH sur son site. Elle propose également aux utilisateurs de cacher les conversations particulièrement sensibles et de les verrouiller avec un code ou une empreinte digitale. Disponible sur iOS et Android, Threema est cependant payante (5,99 euros). Cela permet de couvrir les coûts engagés pour, entre autres, le développement de l’application, sans avoir à monétiser les données des utilisateurs pour la proposer gratuitement, selon la société.
Des messageries qui se démarquent
Parmi les applications de messagerie, certaines se démarquent. C’est notamment le cas de Discord, créée en 2015 à l’origine pour les communautés de joueurs de jeux vidéo. S’étant diversifiée avec le temps, elle fonctionne par groupes privés appelés « serveurs ». Chaque utilisateur peut en créer un et inviter des amis à le rejoindre en envoyant un lien. De plus, ces serveurs peuvent être divisés en salons de discussion pour parler d’un sujet spécifique. Pour un serveur dédié à la cuisine par exemple, un salon peut être créé pour les conseils culinaires, un autre pour les recettes d’un pays, etc. Ces salons sont textuels (conversations par écrit) ou vocaux (échanges par voix et vidéo).
Discord offre aussi d’autres fonctionnalités comme la possibilité d’écouter de la musique avec ses amis grâce à Spotify. Et, comme Telegram, la messagerie propose des avantages avec un abonnement mensuel. En payant 4,99 $ ou 9,99 $, les utilisateurs peuvent, par exemple, avoir un badge sur leur profil d’utilisateur ou écrire des messages plus longs (4 000 caractères au lieu de 2 000).
Autre messagerie qui se démarque : Treebal. Lancée en 2021 par l’entreprise rennaise Dolmen, cette application a pour particularité d’être écoconçue, soit de minimiser son impact sur l’environnement, à l’heure où le numérique représente à 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et 2,5% de l’empreinte carbone en France. Dolmen affirme que son utilisation et ses fonctionnalités ont été optimisées « dans le but d’éliminer le non-indispensable et de réduire au maximum l’impact environnemental ». Les messages sont par exemple conservés pour une durée maximale de sept jours afin de limiter la quantité de données stockées sur les serveurs.
Treebal bénéficierait également d’optimisations techniques pour limiter son impact sur la batterie du smartphone de l’utilisateur, permettant donc d’allonger sa durée de vie et de lutter contre l’obsolescence accélérée, à une époque où les appareils électroniques sont les premiers responsables de l’impact environnemental du numérique. Enfin, l’utilisation de Treebal permet de participer à la reforestation de la planète, avec la plantation d’arbres à travers le monde. Depuis son lancement, plus de 50 000 arbres auraient été plantés.
