Dans un contexte de crise de l’énergie aggravée par la situation géopolitique, réduire notre consommation d’énergie est devenu une nécessité.
Que ce soit pour éviter les coupures de courant dont la France est menacée en cas d’hiver rigoureux, ou pour des raisons écologiques et économiques, les équipements de maison connectée peuvent contribuer à cette réduction de la consommation ; voici comment.
Du fait de l’augmentation du prix de l’énergie, les Français étaient déjà nombreux à souhaiter réduire leur consommation. Mais voilà qu’une autre menace plane sur l’Hexagone : si l’hiver est rude, le réseau électrique pourrait être surchargé et le risque de coupures ne peut pas être totalement exclu selon le gestionnaire du réseau RTE. Les entreprises et particuliers sont donc appelés à adopter des « écogestes » pour réduire au maximum leur consommation.
L’Ademe a publié plusieurs recommandations en ce sens. Parmi ses conseils, l’agence de la transition écologique conseille d’éviter le suréquipement en appareils multimédia et connectés, engageant à réfléchir à leur utilité. Justement, même s’ils consomment inévitablement de l’électricité, certains se montrent bien utiles pour maîtriser notre consommation.
Le chauffage, premier poste de consommation
Le chauffage représente en moyenne 66 % des consommations énergétiques d’un logement selon l’Ademe. Or, d’après ses estimations, baisser la température de 1 °C permet de réduire la consommation de 7 %.
En ce sens, les solutions connectées grâce auxquelles on peut régler finement la température peuvent aider à mieux gérer sa consommation en ne chauffant pas des pièces vides ou en réduisant la température quand on s’absente. Et, surtout, si l’on opte pour un système qui permet de programmer le chauffage par zones ou par pièces, la gestion est encore plus fine : quand une température de 19 à 21 °C est agréable dans les pièces de vie comme la salle à manger ou le salon, 17 °C suffisent dans une chambre.
Les solutions connectées sont bien plus faciles à programmer que les systèmes de programmation intégrés aux appareils de chauffage et offrent plus de souplesse, notamment grâce au pilotage à distance qui offre l’opportunité de s’adapter en cas d’imprévu. Sachant qu’à la connectivité s’ajoute de l’intelligence (même si certaines fonctions intelligentes existent aussi indépendamment de la connectivité) : adaptation au rythme de vie, détection de fenêtres ouvertes, de présence, éventuellement géolocalisation, prise en compte du temps nécessaire pour chauffer une pièce et des prévisions météo…
De nombreux appareils de chauffage récents sont connectés (pompes à chaleur, chaudières, radiateurs et même poêles à bois). Chez certains fabricants, l’évolution vers la connectivité est prévue depuis des années, par l’ajout de modules ou de passerelles optionnels ; il n’est donc pas nécessaire de renouveler ses équipements.
Enfin, la plupart des fabricants de smart home développent des solutions qui permettent de rendre connecté n’importe quel appareil de chauffage : modules pour les radiateurs électriques, vannes thermostatiques pour les radiateurs à boucle d’eau chaude, thermostats intelligents…
Optimiser les économies grâce à l’automatisation
Automatiser le fonctionnement des appareils connectés de la maison permet de ne plus s’en préoccuper : le confort et les économies d’énergie sont assurés sans que l’utilisateur doive intervenir sans cesse. Plus de risque d’oublier de baisser le chauffage en quittant la maison, par exemple.
Coupler plusieurs fonctionnalités peut être intéressant pour optimiser les économies. Le plus efficace est sans doute le couple chauffage/volets roulants. En hiver, l’idée est d’ouvrir les volets en journée pour laisser entrer le soleil afin de chauffer naturellement le logement, mais de les fermer en soirée pour éviter que le froid pénètre. En été, c’est l’inverse ; il faut éviter de laisser entrer la chaleur, ce qui limite l’utilisation des appareils de climatisation.
Les fabricants de smart home se sont emparés de cette opportunité. Par exemple, Delta Dore propose une fonction d’horloge astronomique dans son application Tydom, qui assure l’ouverture automatique des volets au lever du jour et leur fermeture quand la nuit tombe. Récemment, Somfy a également ajouté un nouveau scénario préconfiguré de ce type dans son application. Selon des études* citées par ce fabricant, une telle automatisation permet d’économiser en moyenne 10 % sur la consommation de chauffage (par rapport à des volets manuels). En outre, selon des simulations réalisées par Somfy, un chauffage automatisé et connecté à des protections solaires elles aussi automatisées permettrait d’économiser entre 8 et 30 % sur la consommation de chauffage par rapport à des solutions manuelles (moyenne issue de simulations Somfy, validée par Carbone 4, selon la localisation et l’ancienneté du bâtiment).
D’une utilité collective
Si une maison connectée bien configurée peut contribuer à réaliser des économies individuellement, cela peut aussi présenter un intérêt à plus large échelle. Certaines entreprises exploitent en effet les possibilités offertes par la connectivité pour favoriser les économies et stabiliser le réseau électrique du même coup, grâce à ce qu’on appelle l’effacement de la consommation électrique (ou effacement diffus). Cette pratique a déjà cours dans certaines entreprises qui s’engagent à réduire leur consommation à des périodes définies pour soulager le réseau, en échange de tarifs avantageux.
Grâce à la connectivité, elle est en train de s’étendre aux particuliers. Le principe est simple : quand le réseau électrique est très sollicité, le cycle de chauffage est légèrement décalé ou bien la température est brièvement réduite. Individuellement, l’impact sur le confort est imperceptible, mais, multiplié par le nombre de logements, cela soulage le réseau, évitant la mise en route de systèmes de production d’énergie polluants et limitant le risque de coupure.
C’est ce que propose Engie avec son service Mon Pilotage Elec (sur abonnement). Tout le matériel pour connecter les radiateurs électriques du logement est fourni (prise communicante, un module pour chaque radiateur électrique et un capteur de température par pièce). L’utilisateur peut ainsi surveiller sa consommation, piloter et programmer ses radiateurs à distance et, en cas de pic de consommation nécessitant une « modulation », Engie promet que la variation de température n’excédera pas 1 °C. L’effacement permet à l’utilisateur de faire des économies d’énergie et de participer à l’effort collectif.
Cela peut aussi être un bon moyen de s’équiper et de connecter ses équipements à moindres frais. Par exemple, Tiko (groupe Engie) propose une solution presque identique au prix de 9 €. « Lorsque vous choisissez Tiko, vous faites un geste solidaire : vous acceptez que nous décalions légèrement le cycle de vos radiateurs en cas de pic de tension sur le réseau électrique, sans impact sur votre confort. (…) Le Réseau de transport d’électricité nous rémunère pour ce service, et nous pouvons ainsi vous offrir la solution pour 9 €. Et pas un de plus », est-il expliqué sur son site.
Quant au spécialiste du pilotage intelligent de la consommation électrique Voltalis, il ouvre aussi ses solutions aux particuliers avec son offre Voltalis Connect, destinée aux utilisateurs de chauffage électrique. Celle-ci est gratuite et sans abonnement ; le consommateur n’a donc rien à débourser pour connecter ses radiateurs électriques.
*source : Moyenne obtenue selon les résultats de 3 études : TBC/FFB ; Bastide Bondoux et Incidence 8/INCUB.
